Dans les Pyrénées, l’introduction de la carte No Souci en 2005 par le groupe N’PY a bouleversé les habitudes des passionnés de glisse, leur offrant une expérience plus fluide et simplifiée. Mais au-delà de cette innovation, comment cet outil s’adapte-t-il aux réalités changeantes de notre environnement ?

Petit retour en arrière pour bien comprendre comment est né ce sésame de la montagne. En 2005, alors que les stations pyrénéennes faisaient face à une insatisfaction croissante due à des files d’attente aux billetteries, la marque N’PY lançait un concept novateur qui allait transformer l’expérience des sports d’hiver dans les Pyrénées : la carte No Souci.

Carte No Souci Pyrénées : de l’idée à la réalité 

Inspirée du modèle de télépéage autoroutier, ce forfait intelligent supprimait le besoin de se rendre à la billetterie. En effet, dès qu’un skieur emprunte une remontée mécanique, la carte No Souci détecte automatiquement sa présence et prélève les journées de ski consommées sur son compte bancaire le mois suivant, en prenant en compte divers paramètres tels que l’âge et les secteurs de ski utilisés.

Le succès de la carte a été immédiat, avec la commercialisation de 12000 cartes dès la première année. Les avantages pour les clients ont été nombreux, et ils étaient au cœur de cette révolution.

Fini les longues files d’attente aux guichets pour acheter ou recharger un forfait. Avec la carte en poche, le skieur accède directement aux pistes, ce qui améliore considérablement sa satisfaction et optimise la circulation au sein du domaine.

Fidélisation et intensification de la consommation

Intégrés dans une base de données ultra-qualifiée, les abonnés sont informés des bons plans et des réductions sur le prix du forfait, en particulier pendant les périodes creuses. Les journées sont prélevées à -15% du tarif public pendant les vacances scolaires, sans passage en caisse, l’assurance secours sur piste étant incluse. Avec une réduction de 30 % en semaine hors vacances, la carte No Souci incite les skieurs à profiter des pistes même en dehors des périodes de pointe.

Du côté des domaines skiables, grâce à la technologie intégrée dans la carte, le domaine peut suivre et analyser le comportement de ses clients. Quelles pistes préfèrent-ils ? À quel moment de la journée skient-ils le plus ? Combien de fois reviennent-ils au cours d’une saison ? Cette data, précieuse, permet d’ajuster l’offre, d’améliorer les services et de mieux comprendre les besoins des skieurs.

La possibilité d’offrir des remises, comme les 30% en période creuse, constitue également un levier puissant pour inciter les skieurs à venir plus souvent et hors des périodes d’affluence. Cela permet non seulement de mieux répartir la fréquentation tout au long de la saison, mais aussi d’augmenter la consommation globale.

Enfin, un client satisfait est un client qui revient. En lui offrant une expérience fluide, des offres avantageuses et une attention particulière basée sur sa consommation et ses préférences, la carte No Souci a permis de renforcer le lien entre le domaine skiable et le skieur. La création d’un véritable « club de ski » regroupant aujourd’hui 95000 abonnés en est le parfait exemple. Des programmes d’événements dédiés sont venus renforcer le lien entre les skieurs et les stations partenaires : des ski-tests, des descentes nocturnes, des sessions découverte d’escalade de glace au Pic du Midi…

Carte No Souci Pyrénées : élargissement du périmètre et prouesse technologique

La technologie est au cœur de la carte No Souci Pyrénées. Lancée en 2005, à une époque où de nombreuses stations utilisaient encore des forfaits « papier », la carte a introduit l’abonnement annuel et le télépéage. Elle est devenue un outil de gestion précieux pour les skieurs. La carte détecte automatiquement la station où se trouve le skieur, quand il est là, et prélève les journées ski sur son compte bancaire.

Station de La Pierre Saint-Martin

N’PY Résa, pilier opérationnel de la carte No Souci Pyrénées

La « centrale » N’PY Résa, basée à Lourdes, joue un rôle clé dans le fonctionnement et la gestion de la carte No Souci Pyrénées. Véritable cœur opérationnel, elle gère l’ensemble des opérations liées à cette carte pour le compte des stations. Cela inclut le paramétrage minutieux de la carte pour s’assurer qu’elle répond aux besoins spécifiques de chaque station.

Elle est également responsable des encaissements, une tâche colossale étant donné que le montant s’élève à plus de 8 millions d’euros chaque année. Outre ces opérations financières, la centrale est en charge de la commercialisation de la carte, orchestrant des stratégies de communication efficaces pour garantir sa visibilité et son adoption par les skieurs. Avec un marketing digital poussé incluant des automatisations, elle gère également les renouvellements, veillant à ce que les détenteurs de la carte continuent de bénéficier de ses avantages saison après saison.

Au fil des années, cette carte d’abonnement a évolué pour inclure de nouvelles stations de ski, ce qui a représenté un défi technologique majeur. “La capacité à faire dialoguer deux systèmes de contrôle d’accès différents et concurrents est une prouesse technique remarquable qui a permis d’intégrer six nouvelles destinations en quelques mois”, nous explique Régis Lignon, Directeur Général de N’PY Résa.

Pour garantir une expérience homogène, il a été nécessaire de dissocier la marque N’PY des nouvelles stations, en créant une identité graphique propre, un site internet dédié, et même une application mobile à venir. Cette dissociation a permis d’élargir la portée de la carte No Souci tout en maintenant une cohérence de marque.

2022 : une extension de la Carte No Souci…. aux Pyrénées !

L’année 2022 est un moment clé pour la carte No Souci qui devient la carte No Souci Pyrénées avec l’intégration de nouvelles destinations.

Initialement réservée à huit stations pyrénéennes (La Pierre Saint-Martin et Gourette dans les Pyrénées Atlantiques, Cauterets, Luz-Ardiden, Grand Tourmalet, Pic du Midi, Piau dans les Hautes Pyrénées et Peyragudes à cheval sur les Hautes Pyrénées et la Haute Garonne), la carte No Souci s’étend géographiquement sur l’ensemble de la chaîne pyrénéenne.

Aujourd’hui, elle intègre un total de 14 stations et 3 sites touristiques. Parmi les derniers arrivants, trois stations ariégeoises : Ax 3 Domaines, Mont d’Olmes et Guzet Neige ainsi que trois stations des Pyrénées-Orientales qui forment la nouvelle offre TRIO : Porté Puymorens, Formiguères et Cambre d’Aze.

La carte No Souci est rebaptisée et prend le nom, presque naturel, de « carte No Souci Pyrénées ».

Cette première ouverture historique pose les fondations d’un nouveau massif pyrénéen prêt à travailler pour le développement de son territoire et la pérennisation des activités touristiques 4 saisons face aux enjeux climatiques de demain. La coopération entre les stations concurrentes prévaut dans le massif, sans pour autant nécessiter une adhésion des stations au réseau N’PY.

Skier sur l’ensemble de la chaîne des Pyrénées

Côté client, la carte No Souci se positionne désormais comme un sésame transversal pour les Pyrénées, embrassant l’ensemble du massif depuis l’Atlantique jusqu’à la Méditerranée. Plus qu’un simple outil d’accès, elle incarne une convergence entre diverses régions, créant des ponts non seulement entre Toulouse, Carcassonne, Montpellier, Perpignan et la Catalogne espagnole, mais aussi se projetant comme une clé d’entrée internationale. En effaçant les frontières valléennes, elle favorise une vision plus holistique des Pyrénées à l’échelle internationale.

À l’image du Magic Pass, qui englobe 52 stations franco-suisses, l’ambition de la carte No Souci Pyrénées dépasse de loin la simple notion d’accès. Elle vise à encapsuler la riche diversité culturelle, sportive et naturelle des Pyrénées, offrant à ses détenteurs une expérience sans équivalent.

Des résultats économiques impressionnants

Les résultats économiques parlent d’eux-mêmes. À la fin de la saison 2022-2023, la carte No Souci compte 95 000 abonnés, enregistrant une augmentation de 14% par rapport à la saison précédente. Le chiffre d’affaires, combinant les revenus de la carte et les dépenses sur les stations, atteint 11,755 millions d’euros, avec 315 000 journées ski consommées.

Le taux de renouvellement annuel est quant à lui de 75 %, démontrant la satisfaction des clients. De plus, 85 % des ventes se font en dehors des caisses, ce qui contribue à désengorger les billetteries des stations.

Les détenteurs de la carte No Souci skient en moyenne 4,2 journées. Dans le réseau N’PY, en 2022/2023, la carte No Souci résiste mieux à la baisse de fréquentation globale par rapport aux autres forfaits dans le réseau N’PY, avec une baisse de seulement 1,7 % par rapport à la saison précédente et par rapport à une chute de 9,5 % pour l’ensemble des forfaits.

L’avenir de la carte No Souci Pyrénées

L’avenir de la carte No Souci Pyrénées est empreint de promesses et d’une volonté forte de la Région Occitanie. Les réflexions actives portent sur la possibilité d’utiliser la carte dans d’autres contextes que le ski, notamment sur des sites touristiques dotés de contrôle d’accès en été, tels que le Pic du Midi, les Bike parks, ou le Pont d’Espagne.

Comme évoqué précédemment, la carte No Souci Pyrénées pourrait élargir sa couverture pour inclure les activités estivales en montagne, telles que la randonnée, le VTT, les centres thermo-ludiques, l’escalade, et bien plus encore.

Pour rendre l’expérience encore plus complète, le groupe N’PY parle de s’associer avec des compagnies de transport ferroviaire et de bus pour offrir des tarifs préférentiels aux détenteurs de la carte. Ainsi, les skieurs et les amateurs de montagne pourraient voyager plus facilement vers les stations de montagne ou les destinations estivales.

La carte No Souci Pyréneés a déjà fait preuve d’une remarquable capacité à évoluer et à s’adapter aux besoins changeants des amateurs de sports d’hiver. Son succès économique et technologique en fait un modèle à suivre dans le secteur du tourisme hivernal. À ce stade et aux vues des enjeux de demain, la carte pourrait être définie comme une « carte d’abonnement à la montagne » pour refléter sa polyvalence tout au long de l’année. Elle permettrait aux utilisateurs d’accéder à une variété d’activités et de destinations en montagne sans avoir à acheter plusieurs billets ou forfaits distincts, tout en favorisant une approche durable de la montagne.