La candidature de la France pour accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030 est porteuse d’arguments solides en faveur de sa sélection. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sous la présidence de Renaud Muselier, joue un rôle crucial dans cette candidature française, menée conjointement avec la Région Auvergne Rhône Alpes.
Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Président délégué de Régions de France, s’est entretenu en exclusivité avec ILoveSki pour exprimer avec clarté sa vision pour ces prochains Jeux Olympiques d’hiver et l’importance de conjuguer développement économique et respect de l’environnement.

D’un passé olympique rayonnant à un futur vert : la promesse de la France pour 2030
La France a déjà prouvé sa capacité à organiser des Jeux Olympiques. Elle a accueilli trois éditions des Jeux Olympiques d’hiver : à Chamonix en 1924, à Grenoble en 1968, et à Albertville en 1992. De plus, Paris a organisé les Jeux Olympiques d’été en 1900 et 1924 et accueillera de nouveau l’événement en 2024.
Les deux Régions candidates aux prochaines Jeux Olympiques d’hiver disposent d’une solide expérience en matière d’organisation d’événements sportifs. Derniers en date, les Championnats du monde de ski alpin organisés sur Courchevel-Méribel en 2023. Malgré le fait que les Alpes du Sud ne soient pas une terre d’accueil d’évènements internationaux, elles possèdent un riche patrimoine en termes d’événements sportifs. La combinaison de leurs forces donne aux deux Régions à une grande puissance : “ Dans cette candidature, notre démarche est de fédérer les Alpes. Les Alpes du Nord ont déjà organisé trois Jeux olympiques, des championnats du monde et des championnats d’Europe. Dans les Alpes du Sud, nous avons de beaux domaines et de beaux champions. Dernièrement, nous avons organisé les championnats de France de ski Alpin aux Orres en mars 2023″, précise Renaud Muselier.
Renaud Muselier : « un engagement écologique et durable »
Au travers de sa candidature, la France envisage d’organiser des « Jeux du futur » en tenant compte du réchauffement climatique. Le but est de proposer des jeux qui encouragent les transitions en montagne, tout en étant économes et populaires.
Malgré certaines critiques concernant la diminution de l’enneigement, Renaud Muselier revient sur les éléments qui ont conforté son soutien à la montagne : « la prise en compte de l’étude ClimSnow garantit la présence de neige dans les 65 stations de notre région jusqu’en 2050, bien que de manière inégale. Cette assurance a encouragé la Région à investir 200 M€ d’investissements au titre du Plan montagne régional pour la période 2022-2027 ». Pour rappel, le premier plan montagne 2015-2020 avait accordé une aide de 50 M€ qui avait généré 194 M€ d’investissements des structures porteuses.
L’investissement vise à soutenir des projets écologiquement vertueux, avec l’objectif de pérenniser le modèle économique des stations de ski. Ceci est particulièrement crucial à la lumière des changements climatiques et des défis auxquels les stations montagnardes sont confrontées.
Renaud Muselier poursuit : “Après avoir mené cette étude, une discussion a été ouverte avec les Maires et autres responsables locaux pour élaborer une stratégie commune pour les stations de ski pour les cinq années à venir. Nous avons, par exemple, soutenu le programme énergétique de Serre-Chevalier, cherchant des solutions économes tout en maintenant l’activité économique sur nos territoires ».

« La Région Provence Alpes Côte d’Azur a également pris des initiatives écologiques, comme le développement de « réseaux Bus et Trains », cherchant à rendre les transports publics plus abordables pour les citoyens. Et ce n’est pas tout : « La Région soutient les classes de neige avec une enveloppe de 1000€ par classe de neige, car nous comprenons l’importance du ski dans l’économie de nos montagnes ».
Une vision centrée sur les territoires d’accueil
La candidature de la France met l’accent sur l’importance d’organiser des Jeux qui profitent directement aux régions d’accueil, s’assurant ainsi que l’événement ait un impact positif à long terme sur la population locale et l’environnement.
La vision de Renaud Muselier pour la région est claire : « nous avons une démarche de fédération sur l’ensemble du massif alpin. Nous voulons démontrer que nous avons la capacité d’avoir de la neige et de faire du ski dans nos montagnes. Je pense que nous aurons une adhésion de la population, car ces Jeux Olympiques vont permettre aux Alpes du Sud d’accélérer plusieurs projets d’aménagement du territoire. »
La promesse des Alpes soutenue par un pilier institutionnel
Les deux Régions candidates sont soutenues par le mouvement sportif, l’État français et les comités olympiques et paralympiques sportifs français. Cette unité et cette cohésion nationale sont essentielles pour la réussite de l’événement.
« Nous avons un très bon dossier. Lorsqu’on nous a indiqué que nous pouvions avoir un espace de tir en 2030, et que l’on nous a demandé si nous avions la volonté de le faire, nous avons immédiatement répondu oui », indique Renaud Muselier.
Plusieurs représentants français, y compris Renaud Muselier, ont rencontré il y a quelques jours le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, à Lausanne pour discuter de la candidature française. Ils ont souligné l’ambition de la France, son engagement envers le mouvement olympique et son désir d’organiser des Jeux durables et innovants.

Ce « dialogue permanent » avec le Comité International Olympique (CIO) démontre un engagement sérieux et une volonté de collaboration étroite pour répondre aux attentes et aux normes du CIO.
Renaud Muselier revient également sur la position géographique exceptionnelle des Alpes françaises : « [Elles] offrent un cadre idéal pour les sports d’hiver, avec des paysages à couper le souffle, des infrastructures sportives de pointe et une longue tradition en matière de sports de montagne. Sans porter de jugement, lorsque j’ai vu l’organisation des derniers Jeux olympiques d’hiver, je me suis dit que nous ne pourrions jamais les avoir dans notre région. Faire du saut à ski et des sauts périlleux au milieu des usines n’est pas dans ma conception de la montagne. Aujourd’hui, nous observons un revirement de situation dans les pays organisateurs des Jeux Olympiques d’Hiver. Après Beijing en 2022 et PyeongChang en 2018, nous avons fait en sorte de revenir aux bases fondamentales : le ski et la montagne. Dans ce contexte là, et compte tenu de l’aménagement du territoire de nos régions, les Alpes françaises sont une très belle candidature. »
Poursuivre l’élan des Jeux Olympiques de Paris 2024
Organiser les Jeux Olympiques d’hiver 2030 serait une occasion formidable pour la France de poursuivre sur sa lancée après les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, renforçant ainsi sa position sur la scène sportive mondiale.

Comme pour la version estivale, les jeux d’hiver se veulent innovants et durables, avec une édition qui s’inscrive dans les mutations souhaitées par le Comité International Olympique.
Sans oublier la célébration des valeurs olympiques, et une mise en avant de l’importance des valeurs d’excellence, d’amitié et de respect, tout en favorisant la paix.
Candidature de la France aux Jeux Olympiques 2030 : où auront lieu les épreuves ?
La question est sur toutes les lèvres : où la France compte-t-elle accueillir les épreuves des Jeux Olympiques d’hiver en 2030 ? Il convient de noter que la France n’est pas novice en matière d’accueil de jeux olympiques. Les Jeux Olympiques d’hiver de 1992 se sont déroulés à Albertville en Savoie, mais les épreuves n’ont pas été limitées à cette seule ville. Pour avoir une idée de ce que pourraient être les JO de 2030, jetons un coup d’œil sur cet héritage prestigieux :
- Bobsleigh, luge et skeleton à La Plagne : ces pistes, conçues pour les JO de 1992, sont toujours fonctionnelles et ont depuis accueilli plusieurs compétitions internationales.
- Ski de fond aux Saisies : ce site exceptionnel reste une destination prisée pour les amateurs de ski de fond, offrant un panorama à couper le souffle.
- Saut à ski à Courchevel : encore aujourd’hui, ces tremplins de classe mondiale sont utilisés, que ce soit pour des entraînements ou des compétitions.
- Patinage artistique et hockey sur glace à Albertville : la Halle Olympique, emblème des Jeux de 1992, est toujours debout et accueille régulièrement des événements culturels et sportifs.

Les prévisions pour 2030
Si l’on s’appuie sur ces sites historiques, combinés à d’autres infrastructures dans les régions AURA et Provence Alpes Côte d’Azur, on peut s’attendre à des Jeux répartis mais intégrés, avec un accent mis sur une organisation logistique impeccable. Réutiliser ces sites c’est aussi répondre à une préoccupation économique et écologique forte, offrant un modèle olympique respectueux de l’environnement.
La candidature française pour les JO d’hiver de 2030 est un savant mélange d’héritage, de durabilité et d’optimisation.
En misant sur ce qui existe déjà, la France non seulement honore son passé olympique, mais regarde aussi vers un futur plus durable.
Quelles épreuves accueilleront les stations des Alpes du Sud ? “Nous sommes actuellement en train de monter un dossier dans lequel nous avons réparti un certain nombre d’épreuves. Ces dernières seront dévoilées à la fin du mois d’octobre », nous confie Renaud Muselier.
Bien que la France soit confrontée à une concurrence internationale (la Suède et Salt Lake City) pour l’organisation de ces Jeux Olympiques 2030, elle présente une candidature solide et visionnaire pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030, combinant expérience, engagement écologique, soutien institutionnel, et une approche centrée sur les besoins des territoires d’accueil. La désignation du pays hôte pour les JO 2030 aura lieu au plus tard juste avant l’ouverture des JO de Paris 2024.