Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur ont annoncé mardi leur intention de présenter une candidature commune pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver en 2030 au nom de la France. Situées dans le massif des Alpes, ces deux régions se sont rapprochées des comités olympiques et paralympiques sportifs français pour étudier cette candidature, selon un communiqué publié le mardi 18 juillet. Une décision collective devrait être prise vers la mi-septembre.

Une candidature commune pour faire rayonner le massif alpin français

La candidature commune des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) vise à accueillir les Jeux olympiques d’hiver 2030 en prenant en compte les enjeux environnementaux. Selon le communiqué, les deux régions et les comités sportifs olympiques et paralympiques français ont collaboré avec l’État pour envisager cette candidature. Un travail conjoint, impliquant tous les services concernés de l’État, sera réalisé dans les semaines à venir, avec une décision prévue pour la mi-septembre.

La Plagne

Dans le communiqué, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), David Lappartient, a déclaré : « Les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver en France en 2030 constituent une formidable opportunité de poursuivre l’élan des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. […] Ensemble, nous devons imaginer des Jeux du futur dans le contexte du réchauffement climatique, des Jeux qui favorisent les transitions dans le monde de la montagne, des Jeux économes et des Jeux populaires ».

Héritage olympique et infrastructures existantes

Les Alpes françaises ont déjà une riche histoire olympique, ayant accueilli les Jeux olympiques d’hiver à trois reprises. Les villes emblématiques telles que Chamonix, Grenoble et Albertville ont prouvé leur capacité à organiser avec succès de tels événements.

Les derniers Jeux olympiques d’hiver d’Albertville en 1992 ont laissé un héritage durable en termes d’infrastructures sportives dans les régions alpines françaises. De nombreuses installations olympiques, telles que les pistes de ski, les stades, les patinoires et les villages olympiques, sont toujours en place et ont été régulièrement entretenues et modernisées. Ces infrastructures prêtes à l’emploi constituent une base solide pour organiser avec succès les Jeux olympiques d’hiver 2030, en réduisant les coûts et les délais de construction.

Des sites de renommée mondiale

Les Alpes françaises sont réputées pour leurs stations de ski de renommée mondiale, offrant des domaines skiables variés et bien entretenus. Des noms tels que Chamonix, Courchevel, Méribel, Val d’Isère, et bien d’autres, sont synonymes de qualité et de diversité dans le monde du ski. Ces stations disposent déjà d’une infrastructure touristique solide, comprenant des hôtels, des restaurants, des services de transport et des installations d’accueil qui peuvent répondre aux besoins des athlètes, des spectateurs et des médias internationaux.

Station de ski de Val d’Isère

Expertise et passion pour les sports d’hiver

Les régions alpines françaises ont une longue tradition de passion pour les sports d’hiver, avec une expertise et une expérience considérables dans l’organisation d’événements sportifs de grande envergure.

Cet héritage olympique témoigne de la capacité du pays à organiser des événements sportifs de classe mondiale. Les compétences locales, les entraîneurs et les bénévoles sont familiers avec les exigences des sports d’hiver et ont une solide connaissance des normes olympiques. De plus, les régions alpines françaises bénéficient d’un fort soutien populaire pour les sports d’hiver, avec une culture sportive ancrée dans les communautés locales. Cette passion et cet enthousiasme contribuent à garantir une participation active de la population et une atmosphère festive pendant un évènement comme les Jeux olympiques d’hiver.

Championnats du monde de ski alpin à Courchevel – Méribel

L’organisation des derniers Championnats du monde de ski Alpin à Méribel et Courchevel ont démontré un savoir-faire français et une organisation fluide des compétitions, tout en créant une atmosphère chaleureuse et accueillante pour les participants et les spectateurs.

Accès facile et connectivité

Les Alpes françaises bénéficient d’un accès facile grâce à leur situation géographique centrale en Europe. Les aéroports internationaux de Lyon, Genève et Grenoble offrent des connexions aériennes pratiques vers le reste du monde. De plus, les réseaux autoroutiers et ferroviaires bien développés permettent une circulation fluide entre les différentes stations de ski des Alpes françaises, facilitant ainsi le déplacement des athlètes, des officiels et des spectateurs.

Des Jeux Olympiques 2030 plus durables

La démarche s’inscrit dans une réflexion sur les Jeux d’hiver, en tenant compte des changements souhaités par le Comité international olympique (CIO), tels que la préservation de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique.

Le communiqué souligne également l’importance de tirer parti des infrastructures existantes, dont certaines sont héritées des Jeux d’Albertville en 1992, ainsi que la nécessité de réduire les coûts d’organisation et de financer principalement par le secteur privé (partenaires, billetterie, etc.).

« Notre objectif est d’arriver à incarner ce tournant de l’esprit de l’olympisme. On veut arriver à faire les premiers JO d’hiver durables. Ancrés dans les territoires, qui tournent la page au gigantisme », a expliqué Laurent Wauquiez.

« Nous pouvons proposer un nouveau modèle des Jeux Olympiques d’hiver neutre en carbone dès 2030 », a assuré de son côté le président de la région PACA Renaud Muselier, cité dans le communiqué.

L’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes françaises permettrait de sensibiliser davantage aux enjeux environnementaux et de promouvoir des Jeux durables, en mettant l’accent sur la préservation de la biodiversité, l’utilisation responsable des ressources et la réduction de l’empreinte carbone.

D’autres villes ont fait part de leur intérêt pour organiser ces Jeux Olympiques 2030

En ce qui concerne les Jeux d’hiver 2030, d’autres villes ont manifesté leur intérêt pour l’organisation. Candidate malheureuse face à Milan pour les JO d’hiver 2026, la Suède est entrée en juin dans la deuxième phase du processus de candidature et fait figure de favorite. Cette nation phare du ski nordique n’a jamais organisé les JO d’hiver.

Salt Lake City, candidate connue depuis plusieurs années et déjà hôte en 2002, est aussi en lice : mais du fait des JO d’été à Los Angeles en 2028, la capitale mormone préfère désormais 2034, tout en restant disponible pour 2030. L’attribution des JO 2030 aura lieu au plus tard lors de la session du CIO précédant l’ouverture des Jeux d’été de Paris, a confirmé l’organisation à la mi-juin.

Pour rappel, la France a déjà accueilli à trois reprises les jeux Olympiques d’hiver, à Chamonix (Haute-Savoie) en 1924, à Grenoble (Isère) en 1968 et à Albertville (Savoie) en 1992. Paris a par ailleurs organisé les JO d’été en 1900 et 1924, et les accueillera de nouveau en 2024.


La proposition de candidature des régions alpines françaises pour les Jeux olympiques d’hiver 2030 est une décision stratégique qui capitalise sur l’héritage olympique existant et les infrastructures déjà en place. Ces régions offrent des sites de classe mondiale, une connectivité aisée, et un cadre naturel exceptionnel.