A l’occasion de son conseil d’Administration le 23 mai dernier, le Groupe Compagnie des Alpes (CDA) confirme un objectif global de réduction de 20% de ses émissions de CO2 (scope 1 et 2) sur l’ensemble de l’exercice 2022/23, par rapport à 2021/22. Ce chiffre atteint près de 70% dans ses domaines skiables : La Plagne, Les Arcs, Peisey-Vallandry, Tignes, Val d’Isère, Méribel, Les Ménuires, Serre Chevalier et Grand Massif.
Vers la fin des énergies fossiles
« Les performances environnementales du Groupe sont […] très positives […] avec une réduction des émissions de CO2 de près de 70% (scope 1 et 2) dans nos domaines skiables, nous sommes en avance sur la trajectoire de réduction sur laquelle nous nous sommes engagés en octobre 2022 », déclare Dominique Thillaud, Directeur général de la Compagnie des Alpes.
Depuis 2022, la Compagnie des Alpes élabore des stratégies de réduction de ses émissions de CO2, et a notamment fait le choix de réduire sa dépendance aux combustibles fossiles.
Des huiles végétales en remplacement du carburant
Cette réduction de 70% des émissions de CO2 dans les domaines skiables bénéficie cette année de l’impact très satisfaisant de l’utilisation du carburant HVO 100 pour le fonctionnement des engins de damage.
Le carburant HVO 100, également connu sous le nom d’HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) 100, est un carburant renouvelable et durable utilisé comme alternative aux carburants fossiles traditionnels tels que le diesel. Il est produit à partir d’huiles végétales ou de résidus d’huiles et de graisses. « Nous faisons filtrer huiles usagées issues de l’exploitation de nos parcs de loisirs pour un usage dans les domaines skiables du groupe », indique Dominique THILLAUD.
Le processus de production de l’HVO 100 implique une transformation appelée hydrotraitement, qui élimine les impuretés et les contaminants présents dans ces huiles usagées. Cela permet d’obtenir un carburant de haute qualité avec des caractéristiques similaires au diesel conventionnel.
« Nous avions fait des tests confidentiels au printemps dernier sur des dameuses anciennes, semi-anciennes et neuves. Nous avons pu constater que le HVO est compatible avec toutes les marques de dameuses existantes », précise Dominique THILLAUD.
Grâce à la généralisation de l’utilisation du HVO 100 dès cet hiver 2022/23, les domaines skiables de la Compagnie des Alpes affichent une avance sur la trajectoire sur laquelle le Groupe s’est engagé.

L’HVO 100 présente plusieurs avantages environnementaux par rapport aux carburants fossiles. « L’HVO permet de réduire de 90% les émissions de CO2 et de 65% les particules fines. L’HVO est sans huile de palme et ne gèle qu’à partir de -37º, un vrai avantage en montagne », nous précise Dominique Thillaud.
Il réduit les émissions de gaz à effet de serre, car il est produit à partir de sources renouvelables et sa combustion émet moins de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres polluants atmosphériques. De plus, le HVO 100 peut être utilisé directement dans les moteurs diesel existants, sans nécessiter de modifications majeures des véhicules ou de l’infrastructure. La Compagnie des Alpes l’utilise actuellement dans l’ensemble de sa flotte d’engins de damage, à savoir près de 145 dameuses.
« Le remplacement du diesel par le HVO génère un coût supplémentaire. Sur les Ménuires, Tignes et Val d’Isère (où ce sont les régies qui gèrent directement le damage), nous avons souhaité accompagner le passage de tous les engins de damage au HVO et nous en avons assumé le surcoût », ajoute Dominique Thillaud.
Toujours concernant le damage, la Compagnie des Alpes va plus loin. « Des tests sont actuellement en cours sur Tignes pour évaluer les performances de la première dameuse électrique fabriquée en France. Des tests d’autonomie sont effectués sur une dameuse pré-série, et nous devrions pouvoir analyser les résultats de ces tests avant l’été ».
Une réduction de la consommation électrique de 7,3%
Parallèlement, la Compagnie des Alpes s’inscrit dans un plan de sobriété énergétique. Le groupe travaille à l’amélioration de l’efficacité énergétique en investissant dans des technologies et des équipements plus efficaces sur le plan énergétique.
« Cela passe par exemple par de nouvelles remontées mécaniques plus économes en énergie ou des têtes d’enneigeurs moins énergivores. Au sein de notre bureau d’études, nous avons par exemple développé nos propres têtes d’enneigeurs, qui consomment 15% d’énergie en moins. Nous les avons testées sur plusieurs points des domaines skiables, et nous observons une réduction de la consommation d’énergie mais aussi de la consommation d’eau. Tout au long de l’hiver, nous avons produit la juste neige nécessaire. Sur Serre Chevalier, un drone est équipé d’un radar Lidar qui mesure la hauteur de neige sur l’ensemble du domaine, et nous permet d’optimiser la production de neige de culture. Nous faisons de la ségrégation enneigeur par enneigeur pour être plus performants. Ces résultats obtenus en terme de sobriété énergétique sont très satisfaisants car tout cela a été mis en place sans dégrader le service au client, ni raccourcir la saison de ski», précise Dominique Thillaud.

Compagnie des Alpes : des résultats économiques et environnementaux particulièrement solides
Le chiffre d’affaires des Domaines skiables et activités outdoor du groupe s’établit à 434,8 M€, ce qui représente une croissance de 10,7% par rapport au premier semestre de l’exercice précédent.
Il est soutenu par une progression de 10,1% de l’activité des remontées mécaniques (principale composante du chiffre d’affaires des domaines) grâce à une hausse de 4,1% du nombre de journées-skieur (dans un marché national en contraction) et à une augmentation de 5,9% du revenu moyen par journée-skieur, le Groupe ayant notamment partiellement répercuté la hausse des coûts de l’électricité sur les prix de vente des forfaits.
“Nous avons vécu une très bonne saison d’hiver avec un nombre de journées skieurs record. Nous avons profité de la haute altitude des stations du groupe, et nous avons su performer le marché, malgré une période difficile à Noël, notamment sur le Grand Massif, et avec un mois d’avril qui n’a pas été exceptionnel », affirme Dominique THILLAUD.
10 engagements et 5 renoncements à venir
À travers la définition de sa raison d’être, la Compagnie des Alpes a souhaité donner une direction stratégique claire, et aligner toutes les activités du groupe sur une vision commune, afin de créer une culture d’entreprise forte permettant d’engager toutes les parties prenantes.
« Pour illustrer notre conception du métier, nous allons prochainement lancer 10 engagements et 5 renoncements. Parmi les engagements, nous retrouverons le Net Zéro carbone et un engagement sur le Scope 3 et la mobilité. Nous annoncerons tout cela au mois de juin », précise Dominique THILLAUD.
Focus sur le scope 3 et la mobilité
Les émissions liées aux déplacements des clients pour accéder aux stations de sports d’hiver sont incluses dans le scope 3.
Lorsque l’on sait que le transport des visiteurs vers les stations de sports d’hiver est l’activité qui génère le plus d’émissions de CO2, la mobilité et l’optimisation des transports devient naturellement le cheval de bataille des domaines skiables. La Compagnie des Alpes s’est engagée depuis 2 ans dans l’utilisation de transports plus durables pour ses visiteurs, comme le train pour se rendre en station ou les navettes électriques une fois sur place.

La saison 2022-2023 est la saison 2 du Travelski Express, un train permettant aux visiteurs d’Angleterre de rejoindre 21 stations des Alpes, situées en Tarentaise et en Maurienne.
Cette saison est également la première saison de la mise en place d’un transport ferroviaire depuis Paris à destination de ces mêmes stations. Au total, ce sont 12.000 clients qui ont utilisé le Travelski durant la saison d’hiver 2022-2023.
« Sur Tignes et Val d’Isère, nous opérons également 25 navettes intra-stations. Nous avions des bus qui fonctionnaient au gasoil et maintenant, ils fonctionnement tous au HVO. Nous avons prévu de les migrer vers des bus électriques en 2025-2026, afin de réduire au maximum les émissions de CO2 », conclut Dominique THILLAUD.

Les bons résultats de la CDA en terme d’objectifs environnements sont le fruit d’une expertise et d’une innovation constante au service de la montagne et de l’expérience client. Sans mauvais jeu de mots, ces initiatives sont à marquer d’une pierre blanche, car elles démontrent que des solutions existent (ou peuvent être développées) pour réduire l’empreinte carbone des domaines skiables et encourager des comportements éco-responsables.
Une aubaine pour les acteurs de la montagne de pouvoir profiter des retours d’expérience de ce groupe qui œuvre pour la transition vers des sources d’énergie plus durables et contribue à la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles et à la lutte contre le changement climatique.
Scope 1, 2 et 3 : de quoi parle t’on exactement ?
Le concept de « scope » est souvent utilisé pour définir les différentes sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entreprise. Il existe trois scopes principaux, appelés scope 1, scope 2 et scope 3, qui couvrent différentes catégories d’émissions.
Le scope 1 représente les émissions directes de gaz à effet de serre provenant des sources contrôlées directement par la Compagnie des Alpes. Cela inclut généralement les émissions résultant de la combustion de combustibles fossiles sur place, tels que le diesel, l’essence, le gaz naturel ou le charbon.
Le scope 2 représente quant à lui, les émissions indirectes de gaz à effet de serre provenant de la consommation d’électricité ou de chaleur achetée par l’entreprise.
Le Scope 3 représente un éventail plus large d’émissions indirectes qui sont associées aux activités de l’entreprise, mais qui sont générées en amont ou en aval de sa chaîne de valeur. Cela peut inclure les émissions liées aux matières premières, à la production des biens ou services vendus, à la distribution, à l’utilisation des produits par les clients, à la gestion des déchets, aux déplacements professionnels, aux déplacements des employés, etc.
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