En Andorre, le tourisme représente un tiers du PIB du pays. Avec une altitude moyenne de 1 996 mètres, le ski fait naturellement partie de l’ADN du Pays des Pyrénées, reconnu comme le plus haut pays d’Europe. Pour preuve, on y trouve plus de kilomètres de pistes de skis que de kilomètres de routes ! Pour offrir un bouquet final à cette saison de ski, Grandvalira accueille pour la seconde fois les Finales de la Coupe du monde de ski alpin 2023 qui auront lieu du 15 au 19 mars. ILoveSki vous partage un entretien exclusif avec David Hidalgo Vila, Directeur du Comité d’organisation de ces Finales.
Des Finales de Coupe du monde de ski alpin 2023 très attendues en Andorre
Les finales de la Coupe du Monde de ski alpin 2023 en Andorre regrouperont les 25 meilleurs skieurs de chaque spécialité du circuit mondial. Ils s’affronteront dans les différents disciplines : slalom, slalom géant, du super-G et de la descente, chez les hommes et les femmes.
Dans le monde du ski alpin, ces épreuves sont les plus importantes après les Jeux olympiques et les Championnats du monde.
David Hidalgo, comment appréhendez-vous ces Finales de Coupe du Monde de Ski alpin 2023 ?
« Notre premier objectif est de dépasser ce que nous avons fait en 2019. Et lorsque vous venez d’un événement réussi, cela est déjà un défi en soi. Ce sera la première fois que nous organisons un événement de cette ampleur sous une même enseigne et la même marque « Grandvalira ». Ces finales seront l’occasion de promouvoir ce concept à l’extérieur.
D’un point de vue logistique, la compétition aura lieu sur le même secteur qu’en 2019 mais avec un nouveau cadre commercial. Pour ces Finales, nous avons travaillé sur deux axes. D’une part, l’amélioration du produit, à savoir la compétition, qui avait déjà très bien fonctionné en 2019. D’autre part, un effort pour nous faire connaître dans un environnement encore plus international que nous pourrions l’être. Nous venons par exemple de conclure un accord avec Ikon Pass pour que les skieurs d’Ikon puissent venir en Andorre, et que nos skieurs puissent aller dans certaines de leurs stations.
Notre objectif est que ce coup de projecteur sur la scène mondiale fasse passer Grandvalira (et l’Andorre en général) à un niveau supérieur. Nous souhaitons faire évoluer notre domaine skiable, reconnu par le haut niveau mondial et l’Europe de l’Ouest, vers une station de référence pour les amateurs de ski dans le monde entier !
CELA NOUS PLACE SOUS LE FEU DES PROJECTEURS INTERNATIONAUX AVEC D’AUTRES STATIONS EUROPÉENNES. LE DÉFI EST DONC IMPORTANT, NON SEULEMENT POUR ÊTRE À LA HAUTEUR, MAIS AUSSI POUR QUE LES PERFORMANCES SOIENT AU RENDEZ-VOUS.

Où en êtes-vous des préparatifs de ces Finales de Coupe du Monde de Ski alpin 2023 ?
Au niveau de l’organisation, nous avons fait un test lors des Finales de Coupe d’Europe de ski alpin l’année dernière, ce qui nous a permis de mettre l’équipe en pratique. D’autant plus qu’une partie de celle-ci a de nouvelles responsabilités, l’organisation interne est donc différente. Le temps ne nous a pas beaucoup aidé mais l’organisation a très bien fonctionné et c’est pour moi la meilleure nouvelle.
DÈS LA FIN DES FINALES DE COUPE D’EUROPE, NOUS AVONS COMMENCÉ À NOUS PRÉPARER POUR LES FINALES DE LA COUPE DU MONDE.
Les 3 et 4 premiers mois, nous avions une certaine distance entre les réunions car chacun avait ses propres objectifs. Maintenant il y a une réunion de coordination hebdomadaire. Dans l’entreprise, nous sommes 350 et nous serons peut-être encore un peu plus, car il y a des domaines que nous souhaitons renforcer. Nous avons effectué plusieurs visites sur certains sites de la Coupe du monde. Nous étions à Sölden, à Valdiller, à Alta badia pour échanger nos expériences.
Ensuite, nous avons investi dans l’amélioration d’aspects qui ne sont peut-être pas visibles, comme par exemple un nouveau parking opérationnel que nous utiliserons pour les équipements et les télévisions. Il y aura aussi un étage réservé uniquement aux équipes qui travaillent à l’organisation de cet évènement.
Êtes-vous inquiets pour les conditions météorologiques?
Pour ce qui est de la météo, nous espérons que la neige et le beau temps soient avec nous, car la préparation d’une piste en compétition de ski commence en amont. À ce jour, toutes les accréditations sont en cours et les contrats hôteliers sont déjà bouclés. Il s’agit d’un nombre important de lits touristiques et les réservations ont été faites plusieurs mois à l’avance. La partie logistique, le transport… rien n’est laissé au hasard.
Nous avons également terminé les chantiers de finition de la piste. La partie finale de la piste, où aura lieu l’épreuve parallèle, a été élargie. Nous avons corrigé une certaine pente qui nécessitait une production importante de neige et maintenant nous devrons en produire moins.
Constatez-vous une évolution positive au niveau des jeunes athlètes en Andorre ?
Cela a longtemps été une épine dans notre pied. La Fédération Internationale de ski nous félicitait pour l’organisation, les courses, l’ambiance…, mais à la fin il y avait toujours un « si vous aviez un athlète là-haut, ce serait génial ». Avoir aujourd’hui un coureur comme Joan Verdú est vraiment un plus pour l’Andorre. Et cette année, avec Candela Moreno, nous pourrions avoir quelques surprises. Elle est plus jeune et a encore un long chemin à parcourir. Joan a gagné l’année dernière la Coupe d’Europe de Géant et se situe à la 26ème place dans la Coupe du Monde, faisant des temps à la hauteur des meilleurs.

Ce serait le scénario idéal pour nous : recevoir une compétition avec un athlète local. L’enthousiasme et l’excitation générés par ces champions est une source d’inspiration pour tous ceux qui viennent après lui.
L’Andorre est candidate à l’organisation des Championnats du monde de ski alpin 2029. En quoi la candidature de 2027 vous a-t-elle servi d’expérience ?
D’une part, nous avons pu acquérir de l’expérience sur le fonctionnement de tous les processus de décision. Il est vrai qu’il ne suffit pas d’avoir une excellente candidature, nous devons passer par une série d’étapes pour bien comprendre comment fonctionnent les processus internes à la Fédération Internationale de Ski.
La composition du conseil a également changé. Nous avons maintenant un représentant andorran et un représentant français, ce qui est une bonne chose pour nous. Sur le plan organisationnel, nous avons l’occasion, comme pour ces finales, de montrer que nous sommes toujours très enthousiastes. Politiquement, nous avons aussi appris beaucoup. Et notamment qu’il est très difficile de gagner du premier coup !
Le bon déroulement de ces Finales de la Coupe du Monde de ski alpin 2023 doit être un véritable succès. Elles seront l’évènement le plus récent dans l’esprit de ceux qui décideront des prochaines stations-hôtes des compétitions. Nous avons également beaucoup de personnes du conseil d’administration de la Fédération Internationale de ski qui vont venir physiquement en Andorre. Et certains vont découvrir notre domaine skiable. Cela peut également nous aider dans la perspective de 2029.

David Hidalgo, quelle place accordez-vous au développement durable?
Dans le cadre des candidatures 2027 et 2029, nous avons fait la différence sur le plan de durabilité. Nous avons pris en compte la durabilité dans toute son ampleur, pas seulement le concept environnemental, mais aussi en termes d’égalité, de solidarité et d’accessibilité. Être durable dans une station de ski ne s’arrête pas qu’à des chiffres abstraits.
Sur le plan environnemental, nous avons récemment conclu un accord avec notre partenaire énergétique en Andorre, afin que toute l’énergie qui sera fournie à la station tout au long de la saison provienne d’énergies renouvelables.
En termes d’égalité, je suis heureux parce que ce n’est pas quelque chose que nous avons véritablement forcé : nous avons un comité d’organisation avec une parité hommes/femmes de presque 50/50. Dans le monde du ski, je pense que nous sommes une exception. Notre comité d’organisation est naturellement très équilibré.
Côté transports, quelles seront les nouveautés pour ces Finales de Coupe du Monde de Ski alpin 2023 ?
Notre philosophie est d’éliminer les transports privés. C’est-à-dire que les familles des sportifs, les médias, ou encore les bénévoles et le public ne pourront se déplacer en voiture. Principalement pour deux raisons : tout d’abord pour une question de durabilité mais aussi pour une question de mobilité.
Nous allons renforcer l’ensemble du réseau de transport public, tant celui qui existe déjà que celui que la commission elle-même va mettre en place. Nous allons le faire d’une manière très simple, puisque nous gérons nous-mêmes le stationnement. Notre mission sera d’expliquer à tous de ne pas venir en voiture privée, mais d’utiliser les transports de l’organisation.
En transports, nous allons ici faire un bond en avant en matière de qualité et de durabilité.
David Hidalgo, le concept de « ski plaisir » est-il là pour durer?
Le ski plaisir est notre ADN et notre façon de comprendre le sport et les événements. Le grand défi de ces finales est de révéler le chemin parcouru. Toutefois, nous ne voulons pas pour autant « jouer toutes nos cartes », afin d’avoir de nouvelles choses à proposer pour 2029 (rire).
Cette partie sera très importante, ainsi que le produit VIP et premium qui est en train d’être travaillé de manière très détaillée. Il y aura beaucoup de possibilités pour ceux qui veulent passer un jour, deux jours ou une semaine entière en famille, avec des animations musicales, des expériences gastronomiques et des produits pour les familles.
J’ai un fils qui fait du ski, et je vois comment réagissent les jeunes. Quand les courses de ski commencent et qu’il y a 15 coureurs, il commence à se plaindre pour savoir quand ce sera fini. En revanche, si je lui dis qu’en plus de la compétition, il a un endroit pour aller jouer, un autre pour se faire signer des autographes, etc., il est tout de suite plus motivé !
Nous avons apporté des améliorations dans l’après-ski, avec notamment l’Abarset qui est devenu un lieu de fête incontournable en Andorre.
Nous sommes actuellement en train de soigner les détails, non seulement pour que les coureurs soient satisfaits, mais aussi pour que tous les membres de l’événement vivent une expérience mémorable.
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