Qui n’a jamais entendu parler du Freeride World Tour ? Ce qui était au départ une simple compétition de snowboard et de ski est devenue au fil du temps une véritable institution du freeride qui navigue entre l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Asie et l’Océanie. Nicolas Hale Woods, CEO du Freeride World Tour, revient avec nous sur les nouveautés et les évolutions du Freeride World Tour, notamment depuis le rachat de cet événement par la FIS (Fédération Internationale de Ski et de Snowboard).
Nicolas Hale Woods, la première étape du Freeride World tour 2023 a eu lieu à Baqueira Beret. Quel bilan tirez-vous de ce premier rendez-vous de la saison ?
Nicolas Hale Woods : L’étape de Baqueira Beret a été une très positive pour le lancement de cette saison 2023. Tout d’abord, nous avons pu observer de très bons riders, aussi bien en ski qu’en snowboard. Plusieurs lignes différentes ont été choisies par les riders, ce qui démontre que la montagne du Baciver offre de nombreuses d’options. Nous avons vu de très bonnes actions, sans aucune blessure, et la foule était incroyable. L’ambiance pour démarrer la saison était excellente.

De plus en plus de jeunes participent aux événements juniors du Freeride World Tour. Comment voyez-vous cette évolution ?
Nicolas Hale Woods : Un freerider est un athlète super dynamique qui transmet une image très positive qui fait rêver les jeunes. Aujourd’hui, de plus en plus d’enfants entrent dans les programmes de freeride, avec une augmentation très importante depuis quelques années. Il y a dix ans il n’y avait que dix enfants inscrits au Junior Freeride World Tour, et il y a deux ans il y en avait dix-neuf. Cette année, ce sont cent quatorze enfants qui ont postulé ! Quatre-vingts enfants ont dû rester en dehors de la compétition.
De plus en plus de familles comprennent que l’éducation est la clé de ce spectacle et que les enfants s’y amusent. La plupart d’entre eux veulent concourir, mais ils veulent aussi s’amuser et améliorer leur niveau de ski. Nous constatons que de nombreuses épreuves affichent complet, tant pour les riders qualifiés que pour les juniors.
C’est pourquoi nous envisageons d’ajouter des épreuves l’année prochaine AFIN DE répondre à la demande.
Cela est une très bonne nouvelle pour nous tous.
L’autre super bonne nouvelle est que nous constatons ce phénomène non seulement dans les pays où le ski est bien implanté, mais aussi dans beaucoup de nombreux autres pays. Nous avons des coureurs du monde entier, par exemple du Liban, d’Écosse ou d’Angleterre. Des événements apparaissent également un peu partout dans le monde, par exemple en Géorgie ou au Liban, ce qui montre qu’il est assez facile d’organiser un événement de freeride.

L’organisation de ce type d’événement est beaucoup plus facile que pour d’autres types d’événements, car la plupart d’entre eux nécessitent une infrastructure, ce qui n’est pas le cas du freeride. La flexibilité et l’entrée libre sont des éléments clés pour nous.
Enfin, nous constatons que le niveau de compétition est élevé. Les jeunes entre 16 et 19 ans ont déjà beaucoup d’expérience et ils viennent talonner les plus âgés, que ce soit chez les garçons comme chez les filles. Cela démontre que la discipline est une bonne voie.
Face à cette recrudescence de jeunes pratiquants, quelles mesures le Freeride World Tour prend-il pour accroître la sécurité et sensibiliser les jeunes aux risques encourus ?
Nicolas Hale Woods : La sécurité est notre leitmotiv et elle fait partie intégrante de notre événement. Nous mettons l’accent sur la sécurité à tous les niveaux, aussi bien auprès des riders professionnels que des juniors.
Les principaux ambassadeurs de la sécurité sont les skieurs professionnels eux-mêmes. Ils enseignent et partagent avec les plus jeunes leur expérience. Ils rappellent toujours l’importance de porter un bon équipement. Cet aspect essentiel est au cœur de notre communication.
Au sein de la compétition elle-même, nous attachons aussi une grande importance à la sécurité et aux secours en montagne.
Les riders doivent avoir le contrôle sur la montagne, et agir en sécurité. C’est d’ailleurs l’un des critères d’évaluation des juges. Si vous perdez le contrôle, vous descendez automatiquement dans le classement. Toutes ces mesures sont prises pour assurer un maximum de sécurité durant le Freeride World Tour.

Ensuite, il y a le matériel, les équipements et toute l’infrastructure professionnelle qui entoure un événement. Des ateliers de sécurité sont systématiquement organisés pour les riders du Freeride World Tour et certains riders juniors. Nous encourageons les clubs de freeride locaux à développer ces ateliers tout au long de la saison d’hiver. Car quand on parle de sécurité, on parle aussi d’entraînement dans des conditions de neige différentes, et cela doit se faire de manière régulière durant l’hiver.
Nicolas Hale Woods, pourquoi la FIS s’est-elle rapproché du Freeride World Tour ? Pouvez-vous nous donner quelques détails à ce sujet ?
Nicolas Hale Woods : L’accord et le contrat entre la FIS et le Freeride World Tour stipule que la structure du Freeride World Tour est celle qui régit l’évènement au sein de la FIS. L’équipe actuelle du FWT garde la gestion des opérations quotidiennes de la compétition.
Si nous regardons l’événement qui a eu lieu la semaine dernière, nous pouvons voir que rien n’a changé par rapport aux éditions précédentes. Il y a les mêmes personnes, les mêmes responsabilités, les mêmes règles et le même modèle.
Les changements ont principalement eu lieu dans le snowboard et le freestyle. Ce que les gens ne comprennent souvent pas, c’est que la structure de toutes ces disciplines est très différente, donc seul le temps nous le dira, mais nous sommes confiants sur ce rapprochement.
Quelle est la prochaine étape dans ce mariage entre la FIS et le Freeride World Tour ? Quels sont les projets sur lesquels vous allez travailler ?
Nicolas Hale Woods : Le principal point de collaboration est le développement de l’évènement « Freeride World Tour » en termes de destinations, de nouveaux événements et de marketing. La FIS aura en charge le marketing et la gouvernance du FWT, en mettant en place une structure suivant les directives des sports Olympiques reconnus. Travailler en collaboration avec la FIS sur le marketing et les médias permettra de rendre le Freeride World Tour plus grand, plus fort et meilleur.
Ensuite, au niveau national, nous entamons un dialogue avec toutes les fédérations nationales de ski et de snowboard pour voir comment nous allons pouvoir collaborer, afin d’améliorer la licence des fédérations nationales. L’objectif est que les freeriders, des juniors aux skieurs et snowboarders d’élite, puissent bénéficier d’une reconnaissance et prétendre à un soutien financier, avec des installations d’entraînement solides. Cela certainement le point le plus important.
Enfin, en termes d’événements organisés, il pourrait également y avoir l’intégration de certaines compétitions dans le calendrier des fédérations nationales, qui servent généralement de soutien institutionnel. L’aspect marketing pourra également accompagner ou pas ces rapprochements. C’est une question que nous avons également mis sur la table.
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