Dès le début de la saison 2022 2023, Val Cenis entretiendra une partie de ses pistes grâce à une dameuse 100% électrique. La station savoyarde est la première en France à franchir ce cap très attendu pour la réduction de l’utilisation des énergies fossiles, des émissions de gaz à effet de serre, des particules fines et du bruit en montagne.
Val Cenis adopte une dameuse 100% électrique et confirme sa politique globale en faveur de l’environnement et du développement durable
En décidant l’acquisition d’une dameuse 100% électrique, la station de Val Cenis confirme sa politique globale en faveur de l’environnement et du développement durable. Depuis 2014 et la mise en place d’un Observatoire environnemental, les responsables de la station s’intéressent à toutes les solutions permettant d’améliorer le bilan carbone de l’exploitation du domaine skiable et notamment celui des engins de damage.
« En 2019 Val Cenis a été la première station en France à tester le HVO, un biocarburant à base d’huile végétale très peu polluant. Cette année, nous saisissons l’opportunité de la mise sur le marché d’une machine 100 électrique », explique Yves Dimier le directeur de Val Cenis.

La station est très engagée pour la défense de l’environnement, avec notamment un Observatoire environnemental, des actions communes avec le Parc national de la Vanoise. « Il est naturel de s’intéresser à toutes les solutions permettant d’améliorer le bilan carbone de l’exploitation du domaine skiable, et notamment celui des engins de damage. Nous avions déjà testé du carburant HVO avant la crise de la Covid 19. Alors que nous devons changer nos dameuses, dont celles utilisées sur les pistes de ski de fond, nous avons saisi l’opportunité de la sortie en série d’une machine 100 électrique chez Prinoth », complète Yves Dimier.
Prinoth, premier constructeur à commercialiser une dameuse électrique de série
Du côté des constructeurs, l’innovation va bon train. Plusieurs d’entre eux travaillent à la création, l’optimisation et l’industrialisation d’une dameuse électrique. On se rappelle de la toute première dameuse électrique « Made in Alpes », développée par CM DUPON, qui avait présentée au salon international Mountain Planet 2022.
Le constructeur italien Prinoth est le premier constructeur à commercialiser une dameuse 100% électrique de série dans le monde. Une première série d’une douzaine de machines est en assemblage. Prinoth France, implantée sur le parc d’activité Alpespace et qui emploie 40 personnes, est extrêmement présent sur le marché français avec environ 650 dameuses en activité dans les stations françaises.

Une dameuse électrique sera livrée en France, dès cette saison, à Val Cenis. « Prinoth a dépassé la phase de tests. À Val Cenis, il s’agit d’une machine de parc qui sera exploitée en conditions réelles d’utilisation. L’exploitation de cette machine dans des conditions variées de neige, de température, d’altitude, d’utilisation apportera des données représentatives et utiles », assure Denis Ribot, président de la Société Prinoth France.
Le Prinoth Husky eMotion est une dameuse adaptée à la préparation des pistes de ski de fond et de luge, des espaces ludiques, des sentiers piétons et des pieds de pistes. À l’argument écologique « zéro émission », s’ajoute le silence du moteur électrique, appréciable pour une utilisation à proximité des zones résidentielles.
« Nous remplaçons un modèle thermique par une machine 100 électrique pour damer et entretenir les sentiers piétons, les pistes de ski de fond, les espaces ludiques, les pieds de pistes, les jardins d enfants, etc Ces espaces nécessitent des machines plus légères plus petites, par exemple pour passer sur des chemins étroits, traverser des ponts ou tracer une piste de luge Ces espaces sont concentrés sur le bas du domaine skiable. Le silence d’un moteur 100% électrique a un vrai intérêt lors du passage à proximité des hébergements et des commerces », explique Yves Dimier.
Le modèle 100% électrique commercialisé par Prinoth utilise un ensemble châssis transmission accessoires connu et reconnu par les professionnels des domaines skiables. À Val Cenis, le Husky eMotion prend le relais d’un modèle identique à moteur thermique.
Les gains annoncés sont de l’ordre de 13 litres de carburant par heure d’utilisation et une baisse drastique des émissions de CO2.
Les émissions de CO2 seront de 1918 kg de rejet cette saison, soit 10 fois moins que l’hiver passé (19.780 kg).
L’autonomie, au coeur des préoccupations de la station de Val Cenis
« Les performances correspondent à nos besoins. Pour une autonomie annoncée de 3 heures, nous avons organisé des postes de damage de 2 heures en demandant des garanties, notamment sur la possibilité de recharger sur une prise électrique classique. Cette nouvelle machine entraîne une approche différente. Le garage est réorganisé pour l’installation et l’utilisation de la borne de recharge. Cela demande de la concertation. Les mécaniciens sont attentifs, car il y aura des évolutions et adaptations pour la maintenance. Ils sont, comme les chauffeurs, formés à ces nouvelles technologies. Ils sont passionnés par les machines, par les moteurs et ces nouveautés en faveur de l environnement et de la pérennisation de leur outil de travail les intéressent », précise Yves Dimier. .

Alors que la France fait face à une crise énergétique et à un risque de pénurie cet hiver, cet investissement s’inscrit dans une liste d’engagements pris par la station pour réduire son impact carbone. « Cet investissement était décidé bien avant le début de la crise énergétique Val Cenis se projette à long terme pour atteindre l’objectif « zéro émission » à l’horizon 2037″.
« La crise énergétique actuelle ne doit pas nous détourner du projet d’une montagne durable et plus respectueuse de l’environnement. La consommation d’électricité nous semble plus vertueuse que celle de carburants fossiles. Mais, dans tous les cas, nous aurons à consommer moins d’énergie cet hiver, en ayant une utilisation raisonnée de nos engins de damage et en adaptant le fonctionnement de nos remontées mécaniques à la fréquentation, ce que nous faisons déjà depuis de nombreuses années », conclut Yves Dimier.
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