Le respect de l’environnement et de la nature, le développement durable sont intrinsèques au bon fonctionnement et à la pérennité d’une station de ski et de montagne. La station de Baqueira Beret, dans les Pyrénées espagnoles n’est en aucun cas une exception à cet égard. Le développement durable, et la durabilité des pratiques ont toujours été dans l’esprit, et au coeur des projets d’aménagement de la station espagnole de Baqueira Beret. Revégétalisation des pistes, optimisation de la production de neige de culture, stockage de l’eau, réduction des consommations d’énergie… sont quelques unes des pistes sur lesquelles s’est engagée la station de Baqueira Beret dans le Val d’Aran.
Cette politique de développement durable de la station de Baqueira repose actuellement sur trois piliers : la consommation d’énergie, la gestion et le recyclage des déchets, et la préservation de la montagne et de l’impact environnemental. Plusieurs mesures ont été mises en œuvre au fil des ans pour réduire et rationaliser la consommation d’énergie.
Une nature préservée et un développement maîtrisé
L’une des maximes de Baqueira est de contribuer à la création d’un avenir durable et d’avoir une vision à long terme, en ajustant ses opérations commerciales et en réduisant son empreinte carbone. « Prendre soin de l’environnement et de la montagne a toujours été notre esprit », nous explique Xavi Ubeira, Directeur commercial de la station de Baqueira. Et pour le justifier, Xavi Ubeira revient avec nous sur les (bonnes) pratiques de la station tout au long de l’année.

Un processus de revégétalisation des pistes
Pour commencer, chaque mouvement de terrain en période estivale fait l’objet d’un processus de revégétalisation. L’objectif de la revégétalisation est double : améliorer la conservation ou le maintien du manteau neigeux en hiver, et réduire le phénomène d’érosion hydrique.
Esthétiquement, la revégétalisation suite à un terrassement permet d’améliorer l’intégration paysagère de la piste de ski, en particulier en période estivale, et de reconstituer une prairie naturelle pouvant être pâturée.
« Lors d’une chute de neige, les pistes revégétalisées conservent mieux la neige. A chaque mouvement de terrain que nous faisons, nous revégétalisons. Et lorsque nous coupons un arbre, nous en plantons vingt. Si nous ne prenons pas soin des montagnes et de notre environnement, nos activités ne seront pas durables », nous explique Xavi Ubeira.
Une modernisation des équipements pour une optimisation des ressources
Modernisation du réseau de neige de culture
La modernisation du réseau de neige de culture s’est initiée depuis de nombreuses années sur la station de Baqueira Beret. Elle se traduit notamment par le remplacement d’anciens enneigeurs qui consommaient beaucoup d’électricité et beaucoup d’air. Les actions menées dans ce domaine ont entraîné une réduction de 33 % de la consommation énergétique.
« Les nouveaux enneigeurs sont beaucoup plus efficaces, consomment beaucoup moins d’énergie et produisent plus de neige ».

La création de trois retenues collinaires permet de stocker la neige lors de la fonte au printemps et de la réutiliser pour la production de neige de culture en hiver. « A partir d’octobre, nous pouvons commencer à produie de la neige », nous explique Xavi Ubeira. « Ce sont des pratiques que nous avons adoptées depuis plusieurs années mais que les gens ne connaissaient pas. Aujourd’hui, nous souhaitons le faire savoir et l’expliquer à nos clients ».
Une réduction de la consommation de carburant
Du côté des dameuses, ces dernières fonctionnent dorénavant avec de l’Adblue, afin d’améliorer les niveaux de consommation de carburant et réduire leur impact sur l’environnement, en réduisant les émissions de monoxyde d’azote émises par ce type de moteurs. Pour rappel, depuis janvier 2014, le passage à la norme Euromot 4 oblige tous les moteurs neufs d’engins de damage à combiner la technologie EGR (avec ou sans filtre à particules) et la technologie SCR avec utilisation d’AdBlue.
« Nos engins de damage consomment moins, donc nous polluons moins ».
« Nous avons également testé les engins de damage hybrides, mais ces derniers n’ont pas donné les performances nécessaires pour fonctionner », détaille Xavi Ubeira.

Réduire l’empreinte carbone liée au transport
Dans les stations de ski, le transport des skieurs fait partie des postes qui pèse le plus dans le bilan carbone des stations. « La vérité est que nous encourageons l’utilisation des transports publics, mais ce n’est pas la responsabilité de la station. Pour cela nous travaillons beaucoup avec la Generalitat car l’efficacité du transport des personnes de Vall d’Aran par bus est très compliquée ».
« Nous avons apporté des améliorations dans tous les parkings, notamment en remplaçant toutes les lampes par des LED. Nous avons également installé des chargeurs électriques dans toutes les zones de stationnement ».
La station de Baqueira Beret poursuit ses réflexions sur le développement durable, la mobilité et les solutions électriques. « Nous sommes confrontés à la question des voitures électriques et cela génère des préoccupations. Les visiteurs se garent et partent skier pendant que leur véhicule se charge. Les systèmes de charge rapide permettent à la voiture d’être rechargée en une demi-heure, mais la personne skie et occupe l’espace. Nous devons donc trouver des formules qui fonctionnent pour répondre à la problématique de la disponibilité des charges ».
Certification Biosphère pour le Val d’Aran
Le Val d’Aran, dans laquelle se trouve la station de Baqueira Beret, a été la première destination de montagne à recevoir la certification Biosphère en janvier 2014. Cette certification a mis en évidence la valeur de l’environnement comme l’un des atouts patrimoniaux du territoire, ainsi que le patrimoine culturel préservé au fil de l’histoire.
Grâce à ces efforts, le Val d’Aran a été finaliste, en mars 2015, du prix de l’innovation de l’Union européenne National Geographic Legacy Awards dans la catégorie « Destination leadership », qui récompense les chefs de file de l’industrie du tourisme.
Une reconnaissance pour cette destination qui a pu démontrer ses meilleures pratiques en matière de protection de la nature et de la culture. Le Val d’Aran travaille également avec ses visiteurs pour les sensibiliser à la protection de l’environnement.
« Nous avons un rôle important à jouer car la montagne nous permet de vivre et de développer des activités sur le territoire. Le ski est notre activité principale et nous devons en prendre soin pour que mes filles, qui ont 8 et 13 ans, puissent continuer à skier dans 50 ans« , conclut Xavi Ubeira.
Baqueira Beret : un plan d’actions pour poursuivre cet engagement en faveur du développement durable et de la nature

Les mesures prises aujourd’hui sont « insuffisantes » aux yeux de la station. C’est pourquoi différentes actions ont été mises en œuvre et planifiées pour la a durabilité et l’autosuffisance de la station, à l’intérieur et à l’extérieur de son périmètre. Des actions qui semblent parfois plus évidentes que d’autres, et qui peuvent passer parfois inaperçus, mais qui contribuent également au bien commun.
Une déclaration d’intentions qui, à ce stade, est spécifiée en quatre sections :
- Le recyclage des déchets sur les chantiers – mise en décharge de manière contrôlée -,
- le recyclage dans les restaurants et les cafétérias, en facilitant la mise en place de points de collecte des déchets séparés pour les clients et les travailleurs,
- l’engagement en faveur des forfaits de ski réutilisables au lieu des forfaits en papier – en remplaçant l’ancien format des forfaits jetables par des cartes rechargeables afin de réduire les déchets et les émissions nécessaires à leur fabrication
- et la gestion des eaux usées.
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