I Love Ski a rencontré Olivier Reydellet, originaire de Grenoble et Directeur de la SAEM de la station des Saisies. A 50 ans, cet homme inspiré et inspirant partage avec nous ses passions et sa vision de la montagne.
Olivier Reydellet, pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?
Olivier Reydellet : J’ai 50 ans et je suis originaire de Grenoble. Aujourd’hui j’habite Villard sur Doron, à côté des Saisies. J’ai passé 20 ans dans des groupes français internationaux à des postes de direction commerciale et direction régionale dans le domaine des RH, de la formation et du recrutement.

Pendant 4 ans, j’ai notamment été dans un cabinet de conseil en Ressources Humaines pour accompagner des stations de ski sur des projets de développement RH, et d’organisation… J’ai également eu l’opportunité d’accompagner le comité d’organisation des championnats du monde de Val d’Isère en 2009 sur un aspect managérial.
Étant un passionné de montagne et issu du milieu alpin (Grenoble), j’ai eu à coeur de franchir le pas, d’arrêter de conseiller les autres, et de prendre un poste très opérationnel. J’assure depuis décembre 2019 la direction de la SAEM Les Saisies Villages Tourisme.
Quelles sont vos passions ?
Olivier Reydellet : J’ai une passion depuis longtemps qui est le rugby. Je l’ai pratiqué pendant une vingtaine d’années et j’ai été aussi président d’un club de rugby pendant 5 ans. Mais ma vraie passion, ce sont les sports liés à la montagne.
Je suis un passionné de ski de fond, de trail, de vélo de route, de VTT. Je pratique aussi le triathlon. J’aime être dehors, prendre l’air, profiter de nos montagnes, de nos sentiers, de tout ce que nous offre notre territoire.
Au delà de ces passions sportives, je suis aussi passionné par la culture, l’histoire des territoires. Mes grands-parents étaient agriculteurs dans le massif de l’Oisans, dans un milieu très rural dans lequel j’ai été baigné. Je travaille aujourd’hui dans un milieu (le Beaufortain) où il y a beaucoup d’exploitants agricoles. Pour moi, ce n’est pas un retour aux sources mais cela fait écho avec ce que j’ai vécu avec mes grands-parents. J’ai aussi un grand-père précurseur qui avait créé un club de ski dans les années 40 dans l’Oisans.
Travailler dans ce milieu, c’est comme une suite…
Je suis passionné par les territoires, savoir comment nos stations se sont construites, comment nos locaux vivent et habitent ici à l’année, les histoires liées à la résistance. Il est important de comprendre comment tout ça s’est construit et voir aujourd’hui ce que l’on a laissé, et ce que nous laisserons en héritage.
Olivier Reydellet, quelles sont vos motivations ? Pourquoi vous levez-vous le matin ?
Olivier Reydellet : Je me lève le matin parce qu’aujourd’hui j’ai un métier qui me passionne. Je gère la promotion, la commercialisation d’une station, mais aussi le développement commercial d’un centre aqua sportif et d’un restaurant bowling. Nous travaillons sur des sujets de promotion, de commercialisation, de communication, nous gérons les évènementiels de la station. Nous pilotons un Comité Station Les Saisies 2025 pour construire avec les acteurs économiques du territoire notre projet de développement. C’est tout cela qui me fait me lever avec enthousiaste tous les matins. J’ai la chance de vivre dans un environnement exceptionnel. Quand je sors de chez moi le matin, j’ai une vue sur le Mont Blanc, une vue sur le Beaufortain, je croise parfois des chevreuils, des écureuils, des cerfs, et ça pour moi c’est juste magique !

La diversité des missions qui me sont confiées me motive. J’apprécie la latitude qui m’est laissée pour innover, pour créer, développer le territoire, et la confiance qui m’est transmise par les élus, pour qu’avec le directeur des remontées mécaniques nous puissions mener des projets de transformation et de développement sur la station des Saisies.
Quelle est votre plus grande satisfaction ou votre plus grande réussite ?
Olivier Reydellet : Ma plus grande réussite est sans aucun doute mon fils Gabriel. Il est ma plus grande fierté. Puis aujourd’hui, à 50 ans, c’est certainement d’avoir encore autant d’enthousiasme dans mon activité professionnelle.
Ce sont aussi les équipes avec qui j’ai travaillé, les liens qui se créent, et bien sûr l’aboutissement de projets collaboratifs.

Professionnellement, ma plus grande fierté est d’être là où je suis aujourd’hui. Je ne suis pas du tout issu du tourisme, même si je connais bien ce milieu et l’écosystème de la montagne.
Je suis fier aujourd’hui de la confiance qui m’a été accordée pour piloter le développement de la station des Saisies avec Michael Tessard le directeur de la SPL Domaines skiables des Saisies.
Quel est votre plus grand regret, s’il y en un ?
Olivier Reydellet : Je n’ai pas de regret aujourd’hui, des regrets personnels oui mais pas forcément au niveau professionnel. J’aurais peut-être dû persister un peu plus longtemps dans le milieu sportif notamment dans le ski de fond. Aujourd’hui je me fais plaisir dans la pratique sportive, l’idée peut-être un jour de participer à un ironman me trotte dans la tête…
Olivier Reydellet, si vous aviez une liste de 3 vœux pour la montagne, quels seraient-ils ?
Olivier Reydellet : Le premier, c’est que l’on ait la capacité d’accompagner la montagne dans sa transformation et dans ses évolutions climatiques, en la préservant. Nous devons être des “gardiens des montagnes”, car elle nous permet d’y vivre, d’y travailler à l’année, et d’accueillir nos clients. Cela passe par la sensibilisation de tous les acteurs qui travaillent sur ces territoires, qui la préservent et qui sont parfois un peu oubliés.
Mon deuxième vœu serait que l’on ait la capacité d’élargir notre offre d’activités et nos prestations pour satisfaire le public le plus large possible. Nous proposons du ski mais pas seulement. Nous nous en sommes rendus compte cet hiver lorsque les remontées mécaniques étaient à l’arrêt. La montagne attire. Les gens ont découvert de nouvelles activités. L’enjeu est de faire découvrir des nouvelles pratiques à nos clients, sans faire de nos stations des parcs d’attractions.
Nous avons également un enjeu d’améliorer l’expérience client, les parcours clients sur nos destinations. Cela passe notamment par le digital, le numérique et tous les autres moyens mis aujourd’hui à notre disposition. Pour moi ce sont des enjeux forts qui se basent sur des données économiques et sociétales en lien avec l’évolution des besoins de nos clients.
Nous devons rester attentifs à l’évolution des modes de consommation et des attentes de nos clients.
Face à ces enjeux, comment vous projetez-vous ?
Olivier Reydellet : Pour moi, mon enjeu quotidien est d’être attentif à toutes ces évolutions, économiques, sanitaires, sociétales, environnementales, et d’être en capacité en permanence d’être agile. Nous devons adapter notre offre à ces évolutions et non pas les subir, le but est d’être dans l’anticipation !

Mon objectif est d’être en veille permanente et de ne pas passer à côté d’une tendance, d’une évolution, de mobiliser les équipes mais aussi les socio-professionnels et les élus. Aujourd’hui nous voyons que 62% de nos clients sont sensibles aux actions environnementales dans le choix de leur destination. C’est un phénomène qui est grandissant, et c’est le moment de dire aux élus qu’il faut préserver notre environnement, en limitant le nombre de voitures qui accèdent à notre montagne. L’idée serait de pouvoir fermer des routes après avoir atteint un certain quota et de garder cette authenticité que l’on promet aux personnes qui viennent à la montagne pour s’oxygener.
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