Le vaccin anti-covid apporte un halo d’espoir à la société mondiale. Quelques jours après le résultat final des élections aux États-Unis où le candidat Biden l’a emporté, les médias du monde entier ont annoncé l’arrivée d’un vaccin pour lutter contre le nouvel agent pathogène SARS-COV-2.

La course contre la montre pour trouver un vaccin semble avoir été remportée par les laboratoires Pfizer et BioNTech (Allemagne et Etats-Unis).

Les résultats obtenus par le vaccin sur des dizaines de milliers de personnes montrent une efficacité supérieure à 90%. L’énorme demande, les importants investissements, ainsi que le passage d’un schéma linéaire à un schéma parallèle dans les axes de recherche pour trouver le vaccin, ont permis d’accélérer les différentes phases impliquées dans les méthodes de test, sous la supervision de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Actuellement, les infections signalées dans le monde dépassent 53 millions de personnes et les décès s’élèvent à 1,3 million. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment déclaré l’existence de 164 projets pour trouver un vaccin contre le covid SARS-COV-2. Actuellement, plus d’une dizaine de vaccins provenant principalement de laboratoires américains, européens, indiens et chinois sont en phase 3.

Une nouvelle accueillie avec enthousiasme par l’ensemble de la population, et qui a suscité un « effet vaccin » avec une euphorie en bourse mais aussi dans l’industrie du tourisme. Le comportement des entreprises touristiques européennes cotées a montré une forte reprise, comme le groupe Meliá Hotels International, ICAG, Amadeus, Aena, TUI ou Lufthansa.

Un vaccin pour sauver le tourisme

En France, la crise sanitaire et les mesures de restriction pèsent toujours sur l’activité touristique. Le rebond de l’été aura été de courte durée. L’enjeu du vaccin est de taille pour un secteur qui pèse près de 8 % du PIB, et emploie au moins 2 millions d’actifs.

Début septembre, « Atout France, l’agence chargée du développement du tourisme tricolore et de la promotion de la destination France, estimait entre 50 et 60 milliards d’euros la perte potentielle de recettes globales. Un montant particulièrement élevé, à rapporter à un total de 180 milliards en 2019 », selon nos confrères des Echos.

Aujourd’hui, le sauvetage du tourisme tricolore passe nécessairement par un vaccin. Couloirs sécurisés, passeport sanitaire, formulaires de contrôle sanitaire, PCR négative réalisée dans les 72 heures précédant l’arrivée du touriste, plan de soutien et de plan de relance de l’économie touristique… Sont quelques-uns des des mesures nécessaires pour sécuriser sanitairement et économiquement l’industrie du tourisme.

Un premier enjeu pour les stations : des vacances de Noël… sans vaccin

Les perspectives à court terme ne sont pas les meilleures. Le nombre de personnes actuellement contaminées et de personnes hospitalisés en unités de soins intensifs est préoccupant. Un constat qui s’accompagne d’une faible visibilité, à quelques semaines de l’ouverture des stations de ski françaises.

Alors que la saison d’hiver 2019.2020 a été fortement impactée par la fermeture imposée par le premier confinement, l’enjeu d’une relance pour les vacances de Noël est majeur. D’autant que la période des fêtes de fin d’année pèse près de 30% du chiffre d’affaires des stations.

Face au poids des vacances de Noël dans une saison d’hiver, plusieurs élus de la montagne, Maires et Députés sont montés au front.

L’Association Nationale des Maires des Stations de Montagnes participait ce vendredi 13 novembre à une réunion organisée par le Ministre de l’Économie Bruno Le Maire et la Ministre du Travail Élisabeth Borne pour évoquer les conditions d’ouverture des stations de montagne et le soutien aux acteurs économiques.

Jean-Luc BOCH, Président de l’ANMSM en réunion avec Bruno Le Maire et Elisabeth Borne

Élisabeth Borne, chez nos confrères de BFMTV, a quant à elle incité les stations de ski à embaucher des saisonniers. Selon elle, il est « trop tôt pour prendre une décision » quant à l’ouverture des stations en décembre. Malgré tout, il importe dès maintenant de « préparer la saison », qui « va durer plusieurs mois », a observé la ministre.

Le député Xavier Roseren, co-président du groupe d’études « montagne » à l’Assemblée nationale, a quant à lui interpellé, ce jeudi 12 novembre, le Premier ministre Jean Castex. « Les vacances de Noël sont primordiales pour l’économie de nos stations de ski françaises qui, en 2019, affichaient un taux d’occupation moyen de 85,6 % pendant les périodes de fêtes de fin d’année. Hébergeurs, remontées mécaniques, restaurateurs, commerces, moniteurs de ski, guides de montagne… nombreux sont les socioprofessionnels qui comptent sur ces vacances pour réaliser une part importante de leur chiffre d’affaires. »

Si Xavier Roseren a bien conscience que la santé des Français doit primer sur l’économie, il demande cependant au Premier ministre de donner de la visibilité au secteur : « À seulement six semaines de l’ouverture des stations de ski, […] les acteurs de la montagne ont besoin d’avoir de la visibilité pour anticiper ce début de saison d’hiver qui s’annonce complexe. Ainsi, je vous sollicite afin que le Gouvernement communique, dans la mesure du possible à brève échéance, les mesures sanitaires nationales que les Français devront appliquer pendant les vacances de Noël. »

Pourrons-nous skier cet hiver ? Bien sûr que oui !

Les amateurs de ski attendent avec incertitude le début de cette saison hivernale atypique. Bien sûr que nous pourrons skier, le problème est de savoir quand. Nous devrons peut-être attendre Noël, étant donné qu’aujourd’hui en Europe, les perspectives ne sont pas optimistes. Les gouvernements ont temporairement cessé l’activité hivernale dans plusieurs stations ouvertes, notamment en Autriche et en Italie. En France, les stations de ski qui ouvrent habituellement à ces dates, comme Les 2 Alpes, Tignes ou Val Thorens, ne pourront pas le faire en raison des fortes restrictions, du couvre-feu et du confinement.

Le ski a été possible dans de nombreuses régions du monde en pleine pandémie et sans vaccin

Mais tout n’est pas noir en cette période ! Il est important de signaler que le ski a été possible dans de nombreuses régions du monde pendant la pandémie et sans vaccin. Les équipes nationales se sont entraînées sur les glaciers pendant l’été. Actuellement, la plupart des stations de ski en Suisse, en Amérique du Nord et en Scandinavie sont ouvertes. Les domaines skiables de France sont prêts pour ouvrir leurs pistes en décembre. De même, les stations de ski d’Italie, d’Autriche, d’Espagne, d’Allemagne et d’Andorre se disent prêtes à démarrer dès que les restrictions sont levées, qu’il y aura de la neige et que les conditions sanitaires le permettront.

L’apparition du vaccin va progressivement permettre à la roue du tourisme de tourner à nouveau ainsi qu’à celle du ski. Le retour progressif à la normale devrait favoriser un tourisme de proximité comme en été. Les habitants des centres urbains proches des stations de ski seront les premiers à goûter aux plaisirs de la glisse.

Une fois que les restrictions de mobilité entre les régions seront levées, les étrangers pourront également se rendre dans les stations de ski. Il faut juste être patient et espérer que le vaccin sera aussi efficace qu’on le dit.