I Love Ski a rencontré Xavier Roseren, originaire de Chamonix et Député de la 6ème circonscription de la Haute Savoie. Homme du pays, passionné de montagne et amoureux du ski, il nous dévoile ses passions et ses débuts dans la vie politique locale.

 

Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel et votre implication dans la vie publique ?

Xavier Roseren : Je suis né dans les années 70 à Chamonix. J’ai vécu toute mon enfance là bas. Puis je suis parti à Grenoble et Annecy pour faire des études commerciale. Aujourd’hui, je suis Député de la 6ème circonscription de la Haute Savoie. Il s’agit de la plus belle circonscription de France car c’est celle qui correspond au Mont Blanc, avec des stations emblématiques comme Chamonix, Megève, Saint Gervais. L’activité touristique est très présente ainsi que l’industrie, notamment l’industrie du décolletage.

Je suis élu depuis 2017 avec l’étiquette La République en Marche. Avant d’être Député, j’étais commerçant et Maire de la commune des Houches.

Visite de la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher à Cluses, le jeudi 8 octobre 2020. A la gauche de Xavier Roseren : Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie ; Emile Allamand, PDG de Savoy International.

Xavier Roseren, quelles sont vos motivations ? Pourquoi vous levez-vous le matin ?

Xavier Roseren : A une échelle très modeste, j’essaie de faire évoluer les choses pour que cela aille mieux. C’est ce que j’ai essayé de faire quand j’étais Maire de la commune des Houches. J’ai essayé de faire que la commune / la station fonctionne comme une petite entreprise. Maintenant, c’est un peu pareil avec une difficulté supplémentaire : je suis un parlementaire parmi 577. J’appartiens à un groupe, certes majoritaire à l’Assemblée Nationale, mais qui est confronté aux difficultés et à la lenteur de faire la transformation en France.

Depuis 2017, beaucoup de personnes nous disent que nous sommes allés très vite. Pour moi malheureusement, c’est encore un peu lent. Il y a une inertie importante entre le moment où l’on vote quelque chose et le moment où cela est mis en place.

Rentrée des classes à l’école de Passy Chef-lieu, mardi 1er septembre 2020. De gauche à droite : M. Roederer, inspecteur de l’Education nationale ; Ameline Ducoudray d’Amico,directrice de l’école Passy chef-lieu ; Raphaël Castéra, Maire de Passy ; Xavier Roseren, député de la 6e circonscription ; Vanessa Tournier, conseillère municipale déléguée à la Petite Enfance et au Scolaire et Grégory Beal, directeur du service municipal Education/Jeunesse.

Quelles sont vos passions ?

Xavier Roseren : Quand vous êtes né à Chamonix, vous avez beaucoup de chance d’aimer la montagne, comme c’est mon cas. J’aime aussi beaucoup la randonnée en été et un peu le trail. Je le pratique de façon très modeste même s’il y a quelques années j’ai participé à quelques compétitions. Je le pratique plus pour m’entretenir et me défouler en montagne.

Visite de la secrétaire d’Etat à la Biodiversité, Bérangère Abba, le jeudi 1er octobre 2020. De gauche à droite : Xavier Roseren, député ; Irene Alvarez, CREA Mont-Blanc ; Bérangère Abba, secrétaire d’Etat à la Biodiversité.

Si vous aviez une liste de 3 vœux pour la montagne française, quels seraient-ils ?

  • Tout d’abord, qu’elle continue, dans le respect de l’environnement, à accueillir de plus en plus de visiteurs. Les vacances en montagne sont des moments exceptionnels qui permettent de déconnecter et se ressourcer.
  • Ensuite, qu’elle continue à ne pas se dénaturer, c’est à dire qu’elle conserve son côté convivial et humain.
  • Enfin, qu’elle soit un espace où l’on peut vivre, avec une population permanente qui puisse rester vivre en montagne.

Je voudrais que la montagne conserve ses habitants permanents et qu’elle continue à accueillir l’ensemble de nos touristes français et étrangers, dans le respect de l’environnement.

 

On parle beaucoup de changement climatique. Xavier Roseren, comment voyez-vous l’avenir du ski ?

Xavier Roseren : Je suis quelqu’un de très optimiste. Lorsque vous êtes en montagne, à Chamonix en particulier, et que vous voyez les glaciers qui ont fondu (la Mer de Glace), la réalité est impressionnante. Vous voyez bien plus qu’ailleurs les effets du réchauffement climatique.

Ce réchauffement climatique va induire des périodes de froid qui seront moins souvent là, et de la neige que nous arriverons à produire avec de la neige de culture. Le ski a encore de belles années devant lui. On ne pourra plus skier partout, il faudra monter plus en altitude et il faudra utiliser de la neige de culture.

Visite à Chamonix du président de la République Emmannuel Macron, le 13 février 2020.

Aujourd’hui la montagne doit se réinventer sur les 4 saisons. La montagne en été est magnifique : on s’y balade, on s’y repose, on observe la faune et la flore. Je pense que la montagne a encore de belles choses devant elle. Le ski sera encore possible dans quelques décennies mais peut-être pas partout.

Aujourd’hui beaucoup de gens vont en montagne et notamment des non-skieurs. Près de 50% des visiteurs ne skient pas. Alors il faudra trouver des animations, des occupations pour que les non skieurs se fassent aussi plaisir en montagne.