Astrotourisme en montagne : le pouvoir d’attraction des étoiles. Fuir l’agitation de la ville, déconnecter et retrouver la nature… Des besoins de plus en plus présents chez les citadins en manque de nature. De nombreuses destinations touristiques l’ont compris et misent sur un ciel « propre » pour attirer amoureux du cosmos et les urbains en quête de retour aux sources.
L’astrotourisme (ou l’observation des étoiles) n’est pas un concept récent, mais il surfe actuellement sur la vague du slow-tourisme, particulièrement prisé aujourd’hui. La crise du covid-19, et les contraintes sanitaires associées, ont bouleversé certains modèles touristiques. Le voyageur veut prendre le temps de vivre ses vacances. Ce dernier recherche la proximité, la mobilité douce et le retour au territoire local.
Un nouvel enchantement qui favorise la montagne comme destination propice à répondre aux besoins de ceux qui souhaitent s’évader, et avoir la tête dans les étoiles.
La montagne d’Hautacam, un lieu idéal pour contempler les étoiles
Chaque année, les constellations deviennent plus difficiles à observer. La lumière électrique a révolutionné nos vies mais à mesure que les illuminations gagnent du terrain, les dommages infligés à la nature et à la vie humaine s’accentuent. L’observation du ciel et des étoiles est conditionnée par un phénomène particulier : la pollution lumineuse. La «propreté» du ciel de certaines régions françaises devient à ce titre un atout majeur pour l’organisation d’un « astrotourisme » et attirer des visiteurs désireux de contempler les étoiles sans pollution lumineuse.
Une raison simple qui explique pourquoi il est plus facile d’observer le ciel à la montagne. La pollution lumineuse est beaucoup moins importante, voire inexistante.
Première réserve internationale de ciel étoilé en France
Pour sensibiliser la population à ce phénomène de pollution lumineuse, le label « réserve internationale de ciel étoilé » a été créé en 2009. Dans le monde, quelques sites ont ainsi été protégés à des fins scientifiques, éducatives, culturelles ou de préservation de la nature d’une pollution lumineuse galopante. Parmi eux figurent en France depuis 2013, la réserve internationale du Pic du Midi. Un observatoire située à 2870 mètres, et réputé pour la pureté de son air et la stabilité de son atmosphère. Il s’agit de la première «réserve internationale de ciel étoilé» (Rice) de France, un label décerné par l’organisme américain International Dark-sky Association, attribué à douze autres sites dans le monde.
A l’angle nord ouest de la réserve du ciel étoilé du Pic du Midi, se trouve le parc de loisirs de Hautacam, un site où de nombreuses mesures ont été prises dans le cadre des premiers travaux de définition de cette réserve du ciel étoilé. Administrateurs publics, industriels et particuliers se sont engagés à préserver au maximum l’obscurité naturelle de la nuit.
« Hautacam se situe à 1630m d’altitude, au dessus des crasses atmosphériques. Il n’y a pas de pollution lumineuse des villes de Lourdes ou de Tarbes. La vallée d’Argelès est devenue pilote dans l’éclairage nocturne. Les collectivités locales ont joué le jeu, en installant près de 60-70% des éclairages vers en bas. Toutes les communes de la vallée ont diminué leur pollution lumineuse. Cela nous permet d’observer les nébuleuses, mais aussi les planètes de saison avec des vues détaillées de Saturne et Jupiter », nous précise Henri Aurignac, Président de l’Astro Club du Hautacam.
A chaque saison sa nébuleuse…
Les nébuleuses sont des objets célestes composés de gaz raréfié, de plasma ou de poussières interstellaires. Étudiées par des astrophysiciens spécialisés dans l’étude du milieu interstellaire, les nébuleuses jouent un rôle clé dans la naissance des étoiles.
« A chaque saison, nous regardons un secteur différent du ciel. En été, nous observons la partie la plus jolie de la voie lactée, avec des nébuleuses très connues : la nébuleuse de la Lagune, la nébuleuse de Triphide en forme de trèfle avec une partie rose partagée en trois, la nébuleuse Oméga…
Depuis Hautacam, nous pouvons observer des nébuleuses par émission qui présentent une lumière de couleur rose. Également des nébuleuses par réflexion qui émettent une lumière bleue, car éclairées par les étoiles (pleiades par exemple). Enfin des nébuleuses obscures, considérées comme des nuages de poussière stellaire.
En été, il est possible d’observer plus d’une trentaine de nébuleuses différentes et particulières, notamment des résidus après des explosions d’étoiles », nous explique Henri Aurignac.
Un spectacle à couper le souffle à tout citadin, peu habitué à observer un ciel étoilé, et qui repartira, sans aucun doute, avec des étoiles plein les yeux.
Un peu plus près des étoiles… en montagne
L’observation des nébuleuses est organisée durant l’hiver et l’été au coeur du parc de loisirs du Hautacam, par l’astro Club du Hautacam. Après une balade à pied ou en raquettes (en fonction de la saison) et un repas en altitude, place à l’observation !
Des télescopes lumineux et adaptés pour observer les étoiles sont mis à disposition. « On peut observer de nombreux détails, des globules de bok, des amas de poussière dans lesquels sont en train de se former des étoiles. On peut également observer des détails sur la Lune jusqu’à 2 kilomètres de dimension« , nous précise Henri Aurignac.
L’initiation à l’observation des nébuleuses en montagne débute par l’utilisation d’une torche laser qui permet d’observer des étoiles colorées. Comment naissent les étoiles ? Quelle est leur durée de vie ? Comment meurent-elles ? Autant de réponses apportées par des spécialistes et passionnés d’astronomie. Un moment magique, hors du temps, où l’objectif est justement de prendre son temps.
Vient ensuite l’observation des nébuleuses et la magie de la voie lactée. Un moment enchanteur qui rappelle la place de l’homme dans l’univers, le tout soupoudré de poussières d’étoiles !
Une autre façon de profiter du ciel étoilé : les tyni-house. Ces petites maisons à l’empreinte carbone presque invisible.