La nouvelle est arrivée tout droit des Etats-Unis. La société Liftopia, initiatrice de la tarification dynamique dans les stations de ski françaises, fait face à une mise en demeure. Une procédure relative au chapitre 11 initiée par un groupement de stations nord-américaines, à savoir le « Mountain Collective ».

Une prétendue dette de 2,4 millions de dollars

Aux Etats-Unis, la crise du COVID-19 a entraîné la fermeture immédiate de nombreux domaines skiables. Une crise sanitaire et économique qui a particulièrement affecté la santé financière de certaines stations, mais aussi de leurs partenaires.

« Mountain Collective » vient de rompre ses liens commerciaux avec Liftopia, le courtier de vente en ligne de forfaits, sur une prétendue dette en cours de 2,4 millions de dollars de ventes du forfaits Mountain Collective.

Skico (groupement de stations de ski de Californie dont Aspen Snowmass) et un groupe d’exploitants de domaines skiables tentent de forcer Liftopia à faire faillite. Skico participe au processus de mise en faillite en tant que membre directeur du Mountain Collective. Ce dernier est un forfait de ski commun, vendu par Liftopia depuis 2012. Pour la saison 2020-2021 en attente, le Mountain Collective donnera aux détenteurs l’accès à 23 stations. Le forfait donne accès à deux jours sur les pistes de chaque station.

 

Liftopia affiche son soutien aux stations

« Comme de nombreuses entreprises liée à l’activité ski, nous comptons sur une ligne de crédit pour atténuer la saisonnalité. Le COVID-19 a entraîné un important manque à gagner, et nous a fait perdre notre ligne de crédit. Depuis lors, nous avons mené d’important efforts de collecte de fonds qui se sont bien déroulés. Tout au long de cette période difficile, nous avons vu notre entreprise reprendre vie. Cette action n’a aucun impact sur nos opérations en cours pour soutenir (les stations) », précise Evan Reece, CEO de Liftopia.

A ce jour, le chapitre 11 n’est pas encore prononcé, et Liftopia a la possibilité de s’opposer à la faillite en vertu de ce chapitre. Le chapitre 11 a été créé pour aider les entreprises à continuer leurs opérations, tout en trouvant une nouvelle structure du capital et en travaillant avec les créanciers vers un plan de sortie. Liftopia dispose également de 21 jours à compter de la date de dépôt du 2 juin par Skico et d’autres pour répondre avant que toute procédure de mise en faillite puisse aller de l’avant.

« Nous avons fait de grands progrès pour des levées de fond. Ces dernières vont permettre à Liftopia de payer ses créanciers et continuer les opérations à 100% ».

, indique Tony André, Account Director Europe Liftopia.

Aspen-USA

Un grand nombre d’entreprises sont actuellement sous le chapitre 11 en phase de restructuration, par exemple Hertz, JCrew, et Gold’s Gym pour en citer quelques unes. Liftopia, tout comme ces entreprises, va continuer à opérer tout en travaillant vers un récupération totale.

« Les faillites involontaires sont principalement déposées contre des entreprises, où les créanciers pensent que l’entreprise peut payer ses dettes en souffrance mais refuse de le faire pour une raison quelconque », selon Investopedia.

« Cette saison et à l’avenir, nous nous engageons à soutenir les acteurs de l’industrie comme nous l’avons fait depuis 15 ans »

, conclut Evan Reece, CEO de Liftopia.

 

Cette mise en demeure de Liftopia peut-elle affecter les stations de ski européennes ?

Depuis quelques saisons, les stations de ski européennes s’intéressent à la tarification dynamique. Les retours d’expérience positifs ont entraîné plusieurs stations à s’engager dans cette nouvelle méthode de commercialisation de forfaits de ski. Un « Dynamic Lab » avait été organisé cet hiver en France, sur la station de Val Cenis, la première station de ski française à se lancer dans la tarification dynamique.

dynamique tarification val cenis

En Europe, la société Liftopia se veut rassurante.

« Cela n’affecte en rien les opérations en Europe, ni la solvabilité ou la situation financière de notre entreprise ».

« Il y a deux issues possible à cet événement. Soit une résolution légale de cette action (due au mécontentement de certaines stations par rapport à l’encaissement en différé des montants des pass saison), soit dans le pire scénario une restructuration du capital de la société. En aucun cas un arrêt des activités ou une faillite n’est possible », précise Tony André.