Face au changement climatique, les Domaines Skiables Français (DSF) appellent à une mobilisation générale, et annoncent la prochaine mutualisation de financements en faveur de la préservation des massifs français.

 

Un appel à la mobilisation depuis Paris

C’est depuis le premier étage de la Tour Eiffel que les représentants de la montagne française ont pris la parole aujourd’hui. Une réunion au sommet, et une manière originale de prendre de la hauteur afin d’annoncer le lancement du salon « Expérience Montagne » qui a pour vocation de déplacer la montagne en ville.

Vidéo : Expérience Montagne au Trocadéro – Paris

A cette occasion, la montagne française a souligné de nombreuses initiatives, et notamment les opérations de solidarité inter-stations by I Love Ski. Les rapprochement entre les domaines skiables du Val d’Allos et la station de Gréolières ou bien encore de Val Cenis et la station de Chiomonte-Frais (IT) ont été citées comme des exemples de solidarité pour favoriser et soutenir l’apprentissage du ski.

Parallèlement, Domaines Skiables de France (DSF) a tenu à s’exprimer sur l’impact incontestable du changement climatique sur les massifs français. Les enjeux de préservation d’un patrimoine tricolore sont à la fois environnementaux, économiques et sociaux. La chambre professionnelle, représentant 250 stations réparties sur six massifs, lance un appel à destination de tous les acteurs de la montagne pour une mobilisation générale sans précédent.

 

Un dispositif de mutualisation de financements

Au cœur de cette démarche, l’ambition de créer d’ici avril 2020 un dispositif de mutualisation de financements pour la recherche de solutions concrètes autour des thématiques suivantes :

  • réduction des gaz à effet de serre,
  • ressource en eau,
  • biodiversité
  • déchets.

« Opérateurs de domaines skiables, professionnels et élus de montagne sont aux premières loges des impacts du changement climatique » – DSF

Les conséquences du réchauffement climatique sont aujourd’hui plus rapides et plus visibles en montagne. Les récentes études scientifiques menées notamment par l’IRSTEA et Météo France posent des chiffres et des dates qui doivent inciter l’ensemble des acteurs, et notamment les domaines skiables, à se mobiliser pour une durabilité des pratiques.

D’ici 2050, les effets négatifs du réchauffement climatique sur l’activité touristique d’hiver devraient s’annoncer limités grâce aux importants investissements des domaines skiables en matière de neige de culture et de gestion de la ressource en eau. Il s’agit là d’une visibilité dont de nombreuses activités économiques souhaiteraient disposer!

Pour autant, les prévisions à partir de 2100 font clairement état d’un scénario menaçant, si l’augmentation des températures n’est pas contenue sous les 3 degrés. La menace du réchauffement climatique à échéance fin de siècle pèse sur 120000 emplois directs et indirects localisés dans les villages et vallées de montagne. Sans compter sur une place dans le top trois mondial des destinations touristiques de montagne, 2 milliards d’euros dans la balance commerciale française et 334 millions d’euros d’investissements annuels….

La préservation du patrimoine naturel et économique des sommets français doit donc devenir une priorité nationale. L’action en faveur de l’environnement est déjà initiée par les opérateurs de domaines skiables (réduction de consommation d’énergie, transports, préservation de la biodiversité…). Mais aujourd’hui il va falloir faire plus et ensemble!

Réduire l’empreinte carbone des domaines skiables

Une mobilisation globale d’ampleur est nécessaire pour mener des actions concrètes. Un séjour au ski, comme toute activité humaine de tourisme et de loisir, est émetteur de gaz à effet de serre. Si une partie provient du transport des vacanciers jusqu’à leur hébergement en montagne, l’autre partie est liée au séjour incluant notamment l’hébergement ainsi que l’aménagement et l’entretien quotidien des pistes.

C’est sur ce périmètre que DSF appelle à une première mobilisation collective visant à faire baisser l’empreinte carbone de tout séjour en montagne, en travaillant avec les collectivités locales, les hébergeurs, les industriels d’infrastructures et de véhicules techniques.

L’ambition est de coconstruire un futur décarboné pour l’ensemble des domaines français afin de s’inscrire dans les objectifs nationaux de neutralité carbone à horizon 2050,en s’inspirant des principes d’actions guidant la transition énergétique (éviter, réduire, compenser).

 

L’innovation au service d’une démarche collective

DSF appelle donc ses membres et partenaires au soutien d’une démarche collective basée sur le principe de l’innovation orientée vers les résultats et l’application sur le terrain. Au-delà de l’enjeu énergétique et de réduction de l’empreinte carbone du secteur, cette mobilisation de tous les acteurs devra être au service de la préservation du «Patrimoine montagne» sous tous ses aspects: naturels, sociaux, économiques… Car tous dépendent les uns des autres.

C’est pourquoi DSF se fixe pour objectif de disposer dans un délai de six mois du meilleur moyen de mutualiser des financements pour déployer des solutions concrètes visant à préserver les massifs autour de trois sujets complémentaires:

  • L’eau, son captage, stockage, en passant par sa préservation et sa gestion partagée avec tous les acteurs du territoire.
  • La biodiversité que nos membres et partenaires protègent déjà mais pour laquelle, dans ce contexte de changement climatique,nous allons devoir être encore plus vigilants.
  • Les déchets et l’économie circulaire avec des gisements importants d’innovation et de valorisation à concevoir et développer.

Des informations précises sur ce dispositif de mutualisation des financements seront communiqués en avril 2020.

Photo : Conférence de Presse France Montagnes – Paris – 07 novembre 2019

 

Éviter de devenir les premiers réfugiés climatiques de France

Pour Alexandre Maulin, Président de Domaines Skiables de France:

« L’ensemble des professionnels de la gestion des domaines skiables de France prend position et se met en ordre de marche pour déployer un dispositif ambitieux au service du Patrimoine Montagne. Au-delà du poids économique conséquent que représente le ski pour le secteur touristique national, il en va de la survie de l’ensemble des vallées d’altitude hexagonales et de leurs habitants, qui sont menacés de devenir les premiers réfugiés climatiques de France ».

« Nous appelons donc le Premier Ministre à prendre toute la mesure de l’ampleur des défis que nous allons devoir relever ensemble, dès le prochain Conseil National de la Montagne ».