Face au changement climatique et ses conséquences sur l’enneigement naturel, la neige de culture est devenue l’un principal allié des stations, en début de saison, mais aussi lors de périodes de froid.
A quelques semaines de l’ouverture de la majorité des domaines skiables d’Europe, les regards se tournent vers la montagne. Neigera-t-il ? Les précipitations seront-elles nombreuses ? Fera-t-il froid ? Autant de questions que se posent les skieurs mais également les exploitants de domaines skiables. Les stations de ski cherchent en effet à fiabiliser leur produit et ouvrir leur domaine skiable le plus tôt et dans les meilleures conditions d’enneigement.
La France termine la saison dernière à la troisième position en nombre de journées de ski, derrière les Etats-Unis et l’Autriche. En Europe, elle commence néanmoins à combler son retard par rapport à l’Autriche et l’Italie en ce qui concerne le taux de couverture en neige de culture. Avec aujourd’hui un taux de couverture de l’ordre de 37%, le marché de la neige de culture se porte plutôt bien. Témoignage de Max Rougeaux, Marketing Manager chez TechnoAlpin France, rencontré lors du Congrès des Domaines Skiables de France, à Besançon.
Une forte progression du taux de couverture en neige de culture
Depuis ces 3 dernières années, le taux de couverture a beaucoup progressé, et atteint actuellement une moyenne de 37% sur les domaines skiables français. Un chiffre qui cache des disparités importantes, avec des taux de couverture qui peuvent aller jusqu’à 60-70% sur certains domaines.
« La problématique de la Neige de culture a été prise à bras le corps par les exploitants. Cela fait quelques années que les exploitants se sont rendus compte que c’était un outil d’aide à l’exploitation d’un domaine skiable.
La tendance continue avec de bons investissements cette année. Malgré tout, la capacité d’investissements des exploitants n’étant pas illimitée, il y a des arbitrages. Il y a des cycles, cette année les investissement en remontées mécaniques se portent plutôt bien même si la neige de culture n’est pas en reste.
Nous avons eu d’excellents résultats il y a 2 ans, avec notamment des dispositifs d’incitation fiscale qui ont boosté les investissements en neige de culture et surtout les plans neige des régions, (et notamment la région Auvergne Rhône-Alpes et la Région PACA) qui ont donné un très bon coup de pouce à l’investissement ».
Graphique : Évolution du taux de couverture en Neige de Culture des domaines skiables. Source : Domaines Skiables de France 2019, WKÖ 2015, RMS 2015, Laurent Vanat 2008.
Des extensions et des optimisations de réseaux en France
Les domaines skiables poursuivent leurs investissements en neige de culture, conscients de la nécessité de fiabiliser leur enneigement et garantir un produit touristique satisfaisant pour leurs clients. Ces investissements passent par la création de nouveaux réseaux ou l’extension et l’optimisation de réseaux plus anciens.
« Aujourd’hui nous sommes plutôt à la fin de ces plans mais il y a encore des exploitants qui en profitent. Il y a toujours cette prise de conscience que pour ouvrir un domaine skiable dans les temps, il faut des installations de neige de culture performantes. Nous optimisons encore, nous étendons les réseaux en couvrant les pistes retours, les pistes commerciales. Il y a encore du potentiel et une marge de progression par rapport à nos collègues autrichiens ou les Dolomites, en Italie ».
Même s’il est encore un peu tôt pour communiquer des chiffres sur les investissements réalisés cette année, le groupe TechnoAlpin se déclare « relativement satisfait ».
« Nous avons vécu une très bonne saison il y a deux ans, avec près de 70 millions d’euros investis au global en France. Après une petite baisse l’an dernier, nous devrions être sur les mêmes montants pour cet hiver ».
Photo : Max Rougeaux – Marketing Manager chez TechnoAlpin France. 01 octobre 2019.
De la neige de culture sur tous les sites des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin
Avec un contrat de 20 millions d’euros, le groupe Tecnoalpin sera le fournisseur officiel de neige de culture pour les prochains jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin. Le groupe Technoalpin équipera les sites de ski alpin, descente, bobsleig, slalom, et freestyle. « Nous allons couvrir l’ensemble des sites qui vont avoir besoin de neige pour la pratique des disciplines olympiques ».
« Nous allons équiper les différents sites des épreuves olympiques en 2022. Il s’agit de la conséquence de la stratégie que nous avons développée en Chine. Nous étions déjà implantés sur le marché chinois, avec une filiale et une structure locale. Cela nous permet d’asseoir notre réseau de distribution mais aussi de fabriquer certains matériels localement. Les pompes, le enneigeurs, et les vannes restent fabriqués en Europe mais des équipements moins « nobles » comme des constructions métalliques sont faites localement, ce qui nous permet de maîtriser les coûts ».
Un objectif de 300 millions de skieurs chinois qui favorise les investissements en neige de culture
Le gouvernement chinois, en validant et en mettant en œuvre un Plan Neige, a pour objectif d’atteindre les 300 millions de pratiquants de sports d’hiver. Des chiffres qui favorisent le développement de sites de pratique, stations de sports d’hiver et stations de ski Indoor.
Du côté des stations et des fournisseurs, les projets s’intensifient. « Nous avons ouvert une deuxième filiale pour pouvoir répondre à la montée en puissance du marché chinois car nous avons de nombreux clients et le marché est dynamique. Nous avons rapidement senti que le potentiel était là et qu’il fallait que l’on soit présent localement pour maîtriser le plus possible les aspects de la distribution sur site. Les Jeux Olympiques sont un peu la preuve de la confiance accordée par les exploitants, les autorités, sur ce marché depuis plusieurs années ».
« Nous sommes bien implantés en Chine, mais comme le marché est intéressant et dynamique, il aiguise aussi les appétits des autres constructeurs. Je pense que nous avons une longueur d’avance au travers de notre implantation sur place avec nos 2 filiales, et la bonne connaissance du marché que cela nous procure ».
« Nous souhaitons continuer à travailler le développement de cette zone. Les choses vont très vite en Chine. Les fondations sont solides, et nous sommes confiants pour l’avenir sur ce marché ».