Ces dernières années, les glaciers comme le glacier de Tignes sont se sont convertis, malgré eux, en témoins impuissants du réchauffement climatique. Les fortes températures relevées en Europe au cours de l’été, mais aussi au cours des dernières semaines, préoccupent les experts. Une situation exceptionnelle qui a conduit la station de Tignes à reporter l’ouverture du glacier de la Grande Motte.
L’un des premiers glaciers à proposer du ski d’automne
Traditionnellement considéré comme l’un des premiers glaciers ouverts à l’automne, la réputation du glacier de Tignes a pris du plomb dans l’aile. Un mauvais jeu de mots en cette période de chasse mais qui laisse entrevoir une préoccupation bien plus grande : l’impact du réchauffement climatique sur les domaines skiables et les glaciers.
D’autant que la situation est sensiblement la même du côté des autres glaciers français qui ouvrent habituellement à l’automne : le glacier des 2 Alpes et celui de Val d’Isère.
Photo : Glacier des 2 Alpes (webcam du 25/09/2019)
Photo : Glacier du Pisaillas Val d’Isère (webcam du 25/09/2019)
En cette fin du mois de septembre, les conditions de ski et de sécurité ne sont pas réunies. D’autant que de nombreux skieurs, clubs et professionnels des sports de glisse rechaussent leurs skis à Tignes à l’automne. Une très mauvaise nouvelle pour la station de Tignes mais également pour toute l’économie générée grâce à l’ouverture du glacier dès la fin du mois de septembre.
Une ouverture reportée à une date ultérieure
La Société des Téléphériques de la Grande Motte, la Régie des Pistes et la Mairie de Tignes ont pris la décision conjointe de reporter l’ouverture du domaine skiable de Grande Motte, initialement prévue au 28 septembre.
Cette décision s’inscrit dans une volonté commune de protéger le glacier et attendre de meilleures conditions d’enneigement pour accueillir des skieurs.
La date d’ouverture automnale est reportée à une date ultérieure, lorsque les conditions de froid et d’enneigement seront réunies.
Photo : webcam Tignes – 25/09/2019
Photo couverture : France Bleu
Impact du réchauffement climatique sur les glaciers : un phénomène planétaire
Une étude scientifique menée par une équipe internationale de glaciologues du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales, de l’Institut des géosciences de l’environnement et du IANIGLA (Argentine) démontre que les glaciers des Andes sont aussi victimes d’une fonte rapide. Et cette dernière semble plus rapide qu’ailleurs. A partir d’images satellites, les glaciologues ont cartographié et mesuré l’évolution de la surface des glaciers andins entre 2000 et 2018. La conclusion est préoccupante. Les glaciers andins fondent à vitesse grand V. Inès Dussaillant, première auteure de cette étude et doctorante à l’université Toulouse III – Paul Sabatier, précise :
« Plus de la moitié de ces pertes se produisent aux fronts des glaciers qui se terminent dans les lacs ou dans l’océan »
Le résultat ? Comme le glacier de Tignes, les glaciers du massif des Andes perdent de la masse. Et ce phénomène est vérifié depuis 2000. Dans les Andes, la perte totale atteint 23 gigatonnes par an, ce qui équivaut à un amincissement des glaciers de 0.85 m chaque année. Cette diminution de masse correspond à 10 % de la contribution globale des glaciers (hors calottes polaires) à la hausse du niveau des mers, alors que les Andes contiennent moins de 5% des glaciers du globe. Les Andes font aujourd’hui partie des massifs de la planète où la fonte des glaciers est la plus rapide.
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