Après la faillite annoncée du tour opérateur Thomas Cook, ce sont 600 000 personnes qui devront être rapatriées un peu partout dans le monde.

L’Autorité britannique de l’aviation civile (Civil Aviation Authority, CAA) a indiqué que l’opérateur britannique Thomas Cook « a cessé ses activités avec effet immédiat ». Une faillite qui conduit irrémédiablement à la mise en place d’un plan d’urgence pour rapatrier tous les touristes actuellement en vacances aux quatre coins de la planète.

 

Une descente aux enfers, vitesse grand V

Il n’aura fallu que quelques jours pour que le voyagiste britannique Thomas Cook, né en 1841, passe d’une situation de grande difficulté à la faillite. L’objectif était complexe : obtenir un total de 200 millions de livres (227 millions d’euros) pour sauver la société britannique.

Dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 septembre, la faillite a été annoncée, par le conseil d’administration et les autorités. Les négociations allaient bon train ce week-end entre ses dirigeants, ses banques créancières, l’actionnaire chinois Fosun et le gouvernement pour un accord de sauvetage de la dernière heure. Aujourd’hui, ce sont 22000 salariés qui sont menacés.

 

Un plan d’urgence baptisé « Opération Matterhorn »

Le gouvernement britannique vient d’activer un plan d’urgence baptisé « opération Matterhorn », du nom d’une campagne de bombardement américaine, lors de la seconde guerre mondiale. Pour le ministère des transports, c’est « l’opération de rapatriement de civils la plus importante de l’histoire en temps de paix ». Elle devrait durer jusqu’au 6 octobre, avec l’aide d’avions spécialement affrétés et de vols commerciaux existants.

Le pont aérien, baptisé Opération Matterhorn, consiste à mettre en place une compagnie aérienne «fantôme» qui reflète le modèle de vol de Thomas Cook Airlines. L’objectif est de reproduire le plus fidèlement possible le programme initial, même si la capacité des avions risquent d’être plus importante. Sur cette période, la Grande-Bretagne devrait rapatrier près de 150 000 vacanciers laissés pour compte suite à la faillite de l’opérateur.

 

La Suisse, globalement épargnée par la faillite de l’opérateur

Du côté de la Suisse, on regrette que ce plan de sauvetage ait été baptisé « Opération Matterhorm » et que cette opération puisse nuire à la réputation de la région.

D’autant que la Suisse semble être épargnée, la société britannique, Thomas Cook, étant très peu présente sur sol helvétique. Les agences de voyage helvétiques ne souffrent pas ou peu de la faillite de Thomas Cook. Du côté du plus grand voyagiste du pays, Hotelplan Suisse, l’impact de cette banqueroute est minime. «Nous comptons un petit nombre de réservations en lien avec l’entreprise britannique. Il s’agit de séjours de ski… »

 

La Finlande, directement touchée

Selon l’agence de voyages Visit Lapland, « la soudaine faillite et la liquidation de l’organisateur de voyages Thomas Cook auront des répercussions sur les entreprises de la Laponie finlandaise ».

En effet, en Finlande, le tour opérateur Thomas Cook programmait principalement des voyages en Laponie. Il offrait aux voyageurs britanniques la possibilité de découvrir le pays du Père Noël, de faire du ski et de découvrir les merveilles de l’extrême nord de la Finlande.

Les initiés de l’industrie estiment que la société est responsable d’environ 30.000 séjours en Laponie finlandaise.

« En 2018, les visiteurs britanniques ont passé environ 286 000 nuits, la plupart durant l’hiver et la saison de Noël« , a déclaré Sanna Kärkkäinen, directrice générale de Visit Rovaniemi. « Il est difficile de communiquer des estimations brutes, mais disons qu’environ 10% des visiteurs sont venus grâce à des voyages proposés par Thomas Cook. »

Alors que les spécialistes finlandais de l’hôtellerie étaient au courant des problèmes financiers de la société mère britannique, la rapidité de l’insolvabilité les a pris au dépourvu. « Nous ne savions pas que cela arriverait aussi vite« , a déclaré Kärkkäinen.

« Nous pensions qu’ils disposeraient de plus de fonds pour sauver la situation d’autant qu’il s’agit d’une entreprise d’une grande influence dans les voyages en Europe. »

 

Inquiétude du côté des stations de ski françaises

A quelques semaines des premières descentes sur les pistes de ski, et de l’arrivée massive de touristes, les stations de ski françaises s’inquiètent. Le Brexit, la faillite de Thomas Cook… Quel avenir pour la montagne française ?

De nombreux touristes britanniques se déplacent durant l’hiver vers les stations de ski européennes, et en particulier les stations de ski françaises. Ils réservent généralement leur séjour packagé via un tour opérateur ou une agence de voyages, incluant transport, hébergement et forfaits de ski.

Même si les chiffres ne sont pas encore officiellement divulgués, la faillite de Thomas Cook aura des conséquences néfastes pour les opérateurs des stations. Le nombre de touristes britanniques devraient s’en trouver affecté cet hiver.

Ajouté à un Brexit à l’issue peu favorable, la faillite de Thomas Cook rend le marché britannique encore plus vulnérable. La confiance accordée par les destinations touristiques recevant des clients britanniques devrait se réduire, face à un futur plus qu’incertain.

 


À lire aussi…