Image : I Love Ski
Le paysage politique espagnol est en pleine mutation notamment en Andalousie, la Communauté autonome la plus grande d’Espagne. Le tout nouveau président de la Junta de Andalucía, Juanma Moreno, a présenté hier sa nouvelle équipe, prénommé l’équipe « du changement ». Un changement qui intervient après plus de 40 ans de gouvernance socialiste.
Le changement a commencé par la découverte d’affaires de corruption et de détournement de fonds, qui semblent avoir atteint les sommets de Sierra Nevada et la société CETURSA, chargée de la gestion publique de la station.
De nombreuses zones d’ombre dans les montagnes andalouses
Les montagnes de Sierra Nevada sont au cœur de la polémique, d’autant que la société Cetursa dans laquelle Maria José López a occupé depuis 2009 le poste de Directrice ou de Conseiller délégué, cumule a elle seule près du tiers de l’argent dépensé avec ces cartes bancaires au noir.
« Très exactement, avec l’unique carte de la société de gestion de la station de ski, le montant des dépenses effectuées atteint un total de 109 855,53 € au cours des quatre dernières années. La majeure partie de cet argent, pratiquement la moitié, a été dépensée en 2017. Une démonstration de puissance hégémonique « , a cité textuellement dans son article paru dans El Mundo, le journaliste Chema Rodriguez.

L’ex-présidente socialiste, Susana Díaz, a toujours nié l’existence de « cartes noires » dans son exécutif, mais malheureusement, les faits démontrent le contraire. Ces cartes ont bien existé et ont bien été utilisées depuis au moins 4 ans. Cette utilisation s’est faite dans des entités publiques de natures différentes, et qui constituent l’ »administration parallèle ». Entre 2015 et 2018, près de 300 000 euros ont été dépensés avec ce système de cartes bancaires au noir. Un tiers aurait été dépensé par la Société publique chargée de la gestion du tourisme et des sports d’Andalousie, S.A, également nommée CETURSA Sierra Nevada.
Ce montant peut paraître ridicule par rapport à d’autres cas de corruption espagnols. L’audit interne réalisé au sein de l’établissement bancaire espagnol de Bankia s’élevait par exemple à 15,5 millions d’euros. Un montant dépensé entre 1999 et 2012 par les 86 responsables de la banque qui a ensuite due être sauvée par des fonds publics.
Un air de changement à CETURSA
Selon la répartition des compétences publiée aujourd’hui dans la BOJA (Bulletin Officiel de la Junta d’Andalousie), la société publique CETURSA, gestionnaire de la station de ski de la Sierra Nevada, a finalement été déconnectée ce matin des ministères du Tourisme et des Sports, et sa gestion a été confiée à un conseil de gestion supervisé par Hacienda (Fisc). Le chef du parti populaire, Alberto García Varela, dirigera cette région et dirigera l’un des fleurons des sports d’hiver en Espagne.
Les futures extensions du domaine skiable, ainsi que l’amélioration de ses infrastructures, seront désormais entre les mains du parti populaire. Ce dernier a toujours voté en faveur de ces projets. A présent, en gérant conjointement la délimitation du Parc Naturel, cela pourrait favoriser le développement de nouveaux projets dans l’une des meilleures stations de ski du territoire national espagnol et d’Europe.
Il ne fait aucun doute que de nombreuses améliorations relatives aux installations et aux infrastructures seront apportées dans cette station. Une station capable d’organiser des manifestations d’envergure internationale comme des épreuves de Coupe du Monde.

Ces améliorations devront passer avant tout par la sécurité.
Comme El Diario l’a assuré hier, la station andalouse ne dispose pas de service d’incendie propre. Le plus proche se trouve à une heure, dans la zone Sud de la ville de Grenade. Vu le malheur vécu il y a quelques jours à Courchevel, avec la mort de 2 personnes dans un incendie, il convient de mentionner l’importance de disposer des services de sécurité de base dans une station de ski de référence en Espagne qui reçoit chaque jour des milliers de visiteurs nationaux et internationaux. Un service d’urgence des pompiers avait été exceptionnellement mis en place sur la station de Sierra Nevada en 2017-2018, lorsque la Coupe du monde de snowboard avait eu lieu sur la station.
Les changements sont toujours les bienvenus dans une gestion publique de station ; dans le cas d’espèce, 95,90% de l’entité appartient à la Junta de Andalucía, qui a été et est encore au cœur de polémiques et d’enquêtes sur sa manière de gérer les fonds publics, d’appliquer les règles d’administration, bonus et autres irrégularités, qui ont été découverts et mis en lumière par de nombreux médias.