L’incertitude commençait à régner dans la région du Valais. D’importants investissements étaient nécessaires sur la station de ski de Saas-Fee et n’avaient toujours pas été résolus. Il faudrait en effet investir près de 36 millions de francs suisses dans le renouvellement des remontées mécaniques et autres infrastructures de la célèbre station.
Une histoire d’homme et de câble
La société Saastal Bergbahnen AG gère non seulement les remontées mécaniques de Saas-Fee, mais également les différentes installations de freestyle, les aires de jeux pour enfants, ainsi que les régions de Saas-Grund, Saas-Almagell et Saas. Balen.
L’histoire de l’homme d’affaires Edmond Offermann est directement liée au transport par câble. Le Dr Edmond a réalisé ses rêves lorsque le téléphérique de Sarajevo, détruit au début de la guerre de Bosnie dans les années 90, a repris ses activités sur le mont Trebevic au-dessus de la capitale grâce à ses investissements pharaoniques.
Bien que la gestion et la mise en œuvre d’installations par câble soient des tâches dans lesquelles il accumule une forte expérience, ce dernier n’a pas hésiter à permettre l’accès à des apports de capitaux externes pour améliorer la situation à Saas-Fee. L’investissement le plus urgent concerne l’une des plus anciennes remontées mécaniques de la station, dont la licence est sur le point d’expirer. Le premier téléski à remplacer sera le Hannigbahn construit en 1969.
Par la suite, il est envisagé de remplacer le téléphérique Spielboden, qui culmine jusqu’à 3 800 mètres et de rajouter près de 20 kilomètres de domaine skiable dans une zone de très haute montagne, qui garantira un bonne qualité de la neige à tous les visiteurs.
Saas-Fee : l’un des fleurons des Alpes suisses passe aux mains d’étrangers
L’actionnariat majoritaire était détenu par l’Américain Edmond Offermann. L’homme d’affaires Peter Schröcksnadel, président de la Fédération autrichienne de ski depuis 28 ans, vient d’acquérir 29% de la société de remontées mécaniques de Saanstal. Il espère devenir actionnaire majoritaire dans deux ans en rachetant progressivement les parts de l’américain. La participation de la commune de Saas-Fee et de Saas-Fee / Saastal Tourism ne dépasse pas 21%, les 27% restants étant divisés en différents groupes d’investissement et entrepreneurs locaux.
Aujourd’hui, c’est l’un des fleurons des Alpes suisses qui passe aux mains d’étrangers, comme ce fut le cas récemment avec Crans Montana. La situation, loin de déranger les habitants, a été accueillie avec joie par la petite communauté publique de la région du Valais. Elle ne pouvait pas se permettre d’assumer ces investissements sans une injection de capitaux externes. Plusieurs piliers de l’économie locale étaient en jeu. Non seulement la notoriété et le tourisme de l’une des régions les plus exclusives des Alpes suisses, mais également l’activité commerciale à la fois dans les montagnes et dans les vallées limitrophes.
Loin de ressembler à une situation alarmante ou à une crise, cette augmentation de capital est perçue comme une vraie solution. Une solution qui permet d’atténuer la pression sur la dette et les investissements à venir. Certaines stations suisses qui n’ont pas la chance de vivre cette situation continuent d’accumuler des pertes et perdent en compétitivité.
Image : Saas-Fee Saastal