Un déficit de neige important en début de saison. Le début de cette saison 2016-2017 aura été marqué par un déficit historique de précipitations, notamment durant le mois de décembre. Les conséquences de ce phénomène ont été très importantes sur les réservations des vacances à la neige pour les fêtes de fin d’année, d’autant que les vacances de Noël représentent une part importante du chiffre d’affaires des stations.
De nombreux skieurs ont préféré différer leur séjour au ski au profit du mois de février notamment.
Le calendrier scolaire, particulier en ce début de saison, a également été un facteur aggravant, même si l’aménagement de ce dernier a permis d’éviter «une baisse de deux points supplémentaires», estiment les professionnels.
Les grands domaines skiables, bien équipés en neige de culture et situés en altitude ont pu minimiser ces contraintes, ainsi que les stations situées dans les massifs les mieux enneigés en cette période.
Les stations « haut de gamme » tirent leur épingle du jeu
Ce sont entre 10 et 15 domaines skiables, répartis sur les massifs les mieux enneigés et misant sur une clientèle plus fortunée, qui ont concentré «plus de la moitié de la fréquentation» durant l’hiver, permettant ainsi de compenser en partie le recul constaté sur les autres massifs et les autres stations.
«Le chiffre sera probablement plus faible que la moyenne des cinq dernières années. De Courchevel à Val Thorens, ce sont les stations haut de gamme qui s’en sortent le mieux», analyse Didier Arino, le directeur du cabinet d’études Protourisme, décrivant une année «moyenne» pour une «grosse moitié de stations» et «plutôt mauvaise» pour un tiers d’entre-elles.

La montagne française sur une pente glissante: baisse de 3% de la fréquentation touristique
Même s’ils ne sont pas encore définitifs, les derniers indicateurs, datés du mois d’avril, permettent de dégager une tendance: la saison de ski 2016-2017 devrait se clôturer, comme en 2015-2016, avec une baisse de la fréquentation avoisinant les 3%. De la même manière, l’hébergement touristique devrait connaître lui aussi un recul de 3%.

Le mois de février a connu des records de fréquentation
«À l’issue des vacances de Noël, la fréquentation était en recul de 20% par rapport à 2015-2016. Fin janvier, ce chiffre est passé à -7%, puis à -1% après les vacances de février, où un pic de fréquentation a été atteint sur deux des quatre semaines», détaille Laurent Reynaud, délégué général de Domaines skiables de France.
«Ce qui marque la saison, c’est un grand ensoleillement et, corrélativement, peu de précipitations, comme en décembre ou en mars. Ainsi, la dernière quinzaine de mars a été particulièrement creuse», ajoute-t-il.
Les vacances d’hiver ont enregistré quant à elles un succès inédit, avec une «hyperfréquentation touristique» consécutive aux chutes de neige qui ont blanchi l’ensemble des massifs durant le mois de janvier. Les premiers indicateurs laissent à penser qu’elles représenteront «plus de 40% de la fréquentation de l’année», des données totalement inédite pour les stations.
Des disparités importantes sur un même massif de la montagne française
L’enneigement de cette saison d’hiver aura également eu pour particularité d’être très différent d’une station de ski à l’autre, et notamment sur un même massif.
Dans les Alpes, les stations de Savoie et de la face Est des Alpes du sud, (et notamment les stations de ski situées le long de la frontière italienne – Risoul, Montgenèvre, le Queyras, Vars- ) ont bénéficié d’un manteau neigeux conséquent. A l’inverse, l’enneigement a été plus compliqué dans le massif des Vosges, le Massif central, le Jura, en Isère et en Haute-Savoie. Enfin, dans les Pyrénées, la saison a été «correcte sur la parties Est et extrême-Ouest du massif», à l’inverse des stations de sports d’hiver des Pyrénées centrales qui ont vu leur fréquentation diminuer.Les classes moyennes ont boudé les vacances au ski
«la clientèle des classes moyennes, qui ne part au ski que si toutes les conditions de neige et de météo sont réunies, a manqué»
Il s’agit là d’un constat inquiétant : «la clientèle des classes moyennes, qui ne part au ski que si toutes les conditions de neige et de météo sont réunies, a manqué», précise Didier Arino.
En effet, cette dernière devient de plus en plus exigeante et recherche les meilleures conditions de neige et de météo. En raison du déficit d’enneigement, les classes moyennes ont quelque peu boudé la montagne, aussi bien en début de saison que lors des vacances de printemps, du fait notamment du manque de neige ou de la mauvaise qualité du manteau recouvrant les pistes qui a contraint plusieurs stations de fermer leurs pistes plus tôt que prévu.