Fini l’appareil photo numérique que l’on sortait de sa poche pour faire une photo souvenir de ses vacances au ski! Aujourd’hui, l’ami fidèle et incontournable est devenu le téléphone portable : partage de photos sur les réseaux sociaux, conversations Whatsapp sur les pistes et téléchargement d’applications.
Il n’est plus question aujourd’hui de profiter d’une descente en hors-pistes avec des amis, mais plutôt de se mettre d’accord sur celui qui descendra le premier pour filmer la performance de l’autre ! Sans oublier de bien faire attention à ce que les traces ne se chevauchent pas et que l’angle de vue soit le meilleur.
Les skieurs souhaitent partager leur expérience unique
Ou bien encore, finie l’époque où l’on profitait ensemble, le temps de la montée sur le télésiège, du paysage et des montagnes qui nous entourent. Les quelques minutes de montée en télésiège deviennent le moment idéal pour vérifier que les images filmées par nos amis sont exactement comme celles que l’on attendait ou pour partager et publier les photos et vidéos sur les réseaux sociaux.
Les skieurs souhaitent partager leur expérience unique (selon eux) de la station, et pouvoir se « vanter » de leurs exploits sportifs.
L’hyper-narcissisme du ski
La société Skiline vient de publier les derniers chiffres de son activité et annonce plus de 2,8 millions d’utilisateurs enregistrés dans plus de 240 domaines skiables, et son slogan en dit long : « we’re Reinventing Skiing ». Des chiffres qui démontrent en effet qu’elle a totalement anticipé ces besoins, grâce à toute une série de services, au profit de la « Gamification » des vacances d’hiver.
« we’re Reinventing Skiing »
Des caméras installées sur les pistes, permettent de suivre votre descente, du portillon de départ jusqu’à la ligne d’arrivée. Une fois le parcours réalisé, le système vous donne accès à votre meilleur temps et à une vidéo de qualité professionnelle de votre descente, à télécharger sur le site ou directement sur l’application. Le tout, grâce à votre numéro de forfait.
Les dénivelés Skiline
Les dénivelés Skiline permettent quant à eux de vous fournir un bilan précis de votre journée de ski : dénivelé, nombre de remontées mécaniques empruntées ainsi que le nombre de kilomètres de piste parcourus, le tout résumé dans un diagramme. Et si vous le souhaitez. Vous pouvez même imprimer ces données directement depuis les terminaux présents dans les stations.
Grâce au Speedcheck vous pourrez tester vos limites sur un parcours spécialement sécurisé pour vous. Afin d’obtenir une preuve de votre extraordinaire performance vous obtiendrez une photo radar avec votre vitesse enregistrée.

Enfin, impossible de passer une journée au ski sans avoir fait au moins une photo, ou mieux encore un selfie ! Le concept PhotoPoint vous aide à trouver le meilleur endroit pour votre photo souvenir. Grâce à votre forfait, vous déclenchez l’appareil photo et vous accédez en temps réel à votre photo sur le site Web ou sur l’application. Sans oublier bien sûr al possiblité de la partager sur les réseaux sociaux.
Tous ces services placent l’individu au cœur de la communication : une communication numérique personnalisée qui est selon la société Skiline « l’avenir de la gestion de la relation client ». Elle répond à une véritable demande de partager son quotidien et ses expériences avec les autres, et au besoin exacerbé de s’exhiber. Un besoin cruel d’informer nos 200 ou 300 « amis » présents sur Facebook que ce jour-là, « j’y étais ». Les réseaux sociaux se font ensuite le relai de cet hyper-nacissisme…

Il s’agit là d’outils très prisés par les stations, qui voient en chaque skieur un nouvel ambassadeur de sa destination. Les stations de ski usent d’ailleurs d’ingéniosité pour faire participer le skieur dans leur communication : concours de photos et vidéos, partage d’expériences, etc.
Serions-nous au début de la fin de la communication institutionnelle où le message officiel de la destination perd en crédibilité, au profit de l’expérience personnelle, toujours plus demandée par la société ?
Où sommes-nous simplement face à un phénomène d’individualisation et d’hyper-narcissisme de la société où le plus important devient l’image que les autres peuvent avoir de soi ?